La génération X et les millenials ont un risque accru de développer 17 cancers différents

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La génération X et les millenials ont un risque accru de développer 17 cancers différents
La génération X et les millenials ont un risque accru de développer 17 cancers différents

Africa-Press – Guinee Bissau. Les personnes de la génération X (nés entre 1965 et 1980) et les millenials (nés entre le début des années 1980 et la fin des années 1990) auraient un risque plus élevé de développer 17 cancers différents comparé aux générations précédentes, révèle une étude publiée dans le Lancet Public Health. Parmi les cancers où le risque augmente le plus figurent le cancer du sein, le cancer du pancréas ainsi que les cancers du système digestif. La mortalité, elle, augmente en lien avec le cancer du foie (chez la femme), le cancer de l’utérus, de la vésicule biliaire, des testicules et des cancers colorectaux.

Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont croisé les données de 23.654.000 patients diagnostiqués avec 34 types de cancers différents ainsi que celles de 7.348.137 décès dus à 25 types de cancers pour des malades âgés de 25 à 84 ans entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2019. Pour comparer les taux de cancer entre les générations, un taux d’incidence et un taux de mortalité ont été calculés par périodes de naissance année par année.

Les taux remontent chez les plus jeunes

Les taux de certains cancers (8 des 34 analysés) grimpaient progressivement, année par année, à mesure que les années passaient. Encore plus frappant, l’incidence de ces mêmes cancers s’avère deux à trois fois plus importante dans les cohortes des années 1990 que dans les cohortes des années 1950. Cela concerne: le cancer du pancréas, du rein, du petit intestin, et du foie (ce dernier seulement chez les femmes).

En parallèle, certains cancers commençaient par être moins fréquents chez les personnes nées avant 1965 avant de remonter plus tard par année de naissance. Il s’agit de neuf cancers différents: le cancer du sein (à récepteurs d’œstrogènes positifs uniquement), le cancer de l’utérus, le cancer colorectal, les cancers de l’estomac, le cancer de la vésicule biliaire, le cancer de l’ovaire, des testicules, le cancer anal chez les hommes et le sarcome de Kaposi chez les hommes également.

Parmi tous les types de cancer, l’incidence de la cohorte née en 1990 présentait 12% d’augmentation pour le cancer ovarien et jusqu’à 169% pour le cancer de l’utérus en comparaison des cohortes avec les taux les plus bas. Les cancers pour lesquels la mortalité augmente en même temps que l’incidence (et qui sont donc plus difficiles à traiter) sont le cancer du foie chez les femmes uniquement, le cancer de l’utérus, des testicules, de la vésicule biliaire et les cancers colorectaux.

Des facteurs de risque plus tôt dans la vie

“Même si nous n’avons pas d’explication claire, il existe de plus en plus de preuves montrant un lien entre l’exposition durant l’adolescence et en tant que jeune adulte à plusieurs facteurs, comme le fait d’être assis de façon prolongée, la qualité de l’alimentation, la consommation de boissons sucrées, d’alcool, l’obésité, le diabète, le syndrome métabolique (un excès de graisse viscérale dans l’abdomen) et l’apparition du cancer colorectal tôt dans la vie”, explique à Sciences et Avenir le Dr Hyuna Sung, chercheuse à l’American Cancer Society et autrice de l’étude publiée dans le Lancet.

Une des hypothèses majeures repose sur le fait que les personnes issues de ces générations auraient été exposées plus tôt que les autres à des facteurs de risque connus (comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou l’obésité). “Des études épidémiologiques plus amples sont nécessaires afin de comprendre l’impact des facteurs de risque à l’adolescence, durant l’enfance, la petite enfance et même lors de la grossesse.”

Si une partie de cette hausse est imputable à des technologies d’imageries plus performantes et des dépistages plus fréquents, elle n’explique toutefois pas la différence d’incidence entre les générations nées de 1965 à la fin des années 1990 et celles nées avant. “Si vraiment il devait y avoir un biais, on le constaterait dans l’autre sens, avec des cancers plus fréquents chez les personnes âgées, puisqu’elles sont généralement plus suivies sur le plan médical que les autres.”

Prévenir le cancer au plus vite

Les résultats de cette étude, menée sur une cohorte américaine, peuvent être étendus aux autres pays occidentaux. “Plusieurs autres pays occidentaux aux revenus élevés montrent par exemple les mêmes tendances concernant l’apparition précoce du cancer colorectal”, explique le Dr Sung.

Une vaste étude publiée en 2023 démontrait déjà que le taux de cancer a quasiment doublé (+80%) chez les individus nés entre 1990 et 2019 à travers le monde comparé aux générations précédentes. Ce phénomène se conjugue avec une hausse de la mortalité due au cancer chez les moins de 50 ans. En trente ans, leur nombre a augmenté de quelque 28% selon les estimations publiées dans le BMJ Oncology. L’étude insiste sur l’importance de modifier les campagnes de prévention et les politiques de santé afin de s’adapter à ce nouveau risque. Elle propose d’améliorer l’éducation dès le plus jeune âge ainsi que l’environnement (école, cantine, espaces pour faire du sport, etc…) dans lesquels les enfants évoluent.

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