Malte : une Présence Humaine il y a 8 500 Ans ?

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Malte : une Présence Humaine il y a 8 500 Ans ?
Malte : une Présence Humaine il y a 8 500 Ans ?

par Dorian De Schaepmeester

Africa-Press – Guinee Bissau. De nouvelles études démontrent que durant la Préhistoire, les chasseurs-cueilleurs européens s’avéraient être d’excellents explorateurs. De récentes découvertes à Malte pointent vers une colonisation de l’île depuis le continent, près de 1 000 ans avant les précédentes estimations.

On savait les chasseurs-cueilleurs du Néolithique bons aventuriers. Dès la protohistoire européenne, les populations continentales migraient pour atteindre des lieux souvent hors de portée. De récentes études démontraient que certains groupes avaient trouvé le moyen de traverser la Méditerranée pour atteindre les côtes africainesarchipel plus tôt que précédemment estimé par les historiens.

Dans une étude publiée le 9 avril dans Nature, des anthropologues de l’Institut Max-Planck exploitent de nouvelles données acquises lors de fouilles archéologiques et géologiques à Malte pour comprendre les premières vagues de peuplement arrivées depuis la mer.

Une traversée à l’aveugle de la mer, il y a 8 500 ans

Dès les années 2000, il a été établi que des fermiers avaient traversé la centaine de kilomètres séparant la Sicile de Malte pour s’installer durablement sur l’île méditerranéenne, vers 5200 avant J.-C. Toutefois, des traces environnementales et géologiques laissent entendre que des humains auraient foulé l’archipel environ 1 000 ans plus tôt. Toutes les preuves venant appuyer cette assertion se trouvaient dans la grotte de Latnija.

Enfouis sous plusieurs centimètres de sédiments, 64 outils de pierre étaient exhumés ces derniers mois par les archéologues. Ces artefacts datent de la période antérieure au Néolithique, le Mésolithique. Entre 2021 et 2022, 955 restes d’animaux ont été recouvrés et étudiés afin de déterminer une potentielle consommation ou utilisation par l’Homme durant la Préhistoire. Des traces d’altérations d’origine humaine étaient alors constatées sur des os de biches, d’oiseaux ou des restes de tortues.

Une prouesse à la force des bras

Les spécialistes de l’Institut Max-Planck soulignent la véritable prouesse réalisée par ces équipages venus du continent. Les embarcations à voile n’apparaissent qu’en Égypte qu’au cours du VIe millénaire avant J.-C. La colonisation de Malte par les chasseurs-cueilleurs s’est donc faite à la force des bras, en traversant les 100 kilomètres de mer sur des sortes de barques rudimentaires. Les historiens estiment leur vitesse potentielle à environ quatre kilomètres par heure. Il aurait fallu environ 25 heures pour réaliser le trajet.

Les continentaux ont-ils navigué sans terre précise en vue ? Ou avaient-ils vent de l’existence de quelques archipels méditerranéens ? Les historiens rappellent que la profondeur de la Méditerranée au niveau du canal de Malte est au maximum de 170 mètres. Il est probable que les deux îles aient été jointes par un isthme, jusqu’au XIe millénaire avant J.-C. Des interrogations subsistent, mais les universitaires comptent bien exploiter amplement les données et de potentielles futures campagnes pour y répondre, tant sur le peuplement de Malte que sur la disparition d’espèces endémiques du territoire.

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