Africa-Press – Guinee Bissau. Les États-Unis ont abattu, via un missile tiré par un avion de chasse F-22, un ballon suspecté d’espionnage qui avait survolé le territoire américain.
Les débris du ballon espion abattu par les États-Unis pourraient fournir aux experts américains de précieuses données sur le système d’espionnage chinois. « Abattre le ballon au-dessus de l’eau n’était pas seulement l’option la plus sûre, mais aussi celle permettant (…) d’analyser la technologie utilisée par l’armée chinoise », a expliqué le chef des élus démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Reste que la méthode utilisée, un tir de missile plutôt qu’un mitraillage de l’enveloppe, risque d’avoir vaporisé de nombreux éléments clés.
Inaugurée par l’armée française en 1794 à la bataille de Fleurus, l’utilisation, aujourd’hui, de ballons par les militaires peut faire sourire. Mais elle apporte plusieurs avantages par rapport à d’autres outils d’espionnage. Toujours placé en orbite basse, entre 300 et 600 km d’altitude, un satellite espion peut certes prendre des photos de haute résolution et capter des télécommunications à longue distance, mais il doit faire le tour de la Terre avant un nouveau passage, deux heures plus tard. Il reste plusieurs années à poste, en orbite, mais il espionne en pointillés.
De l’avantage des outils rustiques. Le ballon, de son côté, peut stationner plusieurs jours entre 15 et 45 km au-dessus de sa cible, avant de se laisser porter par les vents au-dessus d’une autre région. Mieux : il peut également capter les ondes des antennes-relais de téléphonie mobile ou de systèmes radio locaux, qui ne portent pas jusqu’à l’espace. Ce qui permet par exemple de reconstituer virtuellement la vie d’une base nucléaire américaine, en notant les allers et retours de certains téléphones mobiles et les pics d’activité électromagnétique, qui traduisent souvent la survenue d’un événement particulier, comme un entretien périodique de silo de missile ou la visite d’une haute autorité. L’armée chinoise peut aussi récolter des informations sur les soldats qui y travaillent pour, éventuellement, envoyer directement sur leur téléphone personnel un message menaçant leur famille, comme la Russie l’a fait avec des soldats de l’Otan déployés dans les Pays baltes ou avec des Ukrainiens.
« Ce ballon montre que les armées occidentales doivent réapprendre à utiliser des outils rustiques ou anciens, mis à jour avec les technologies de 2023 », explique Jean-Baptiste Colas, conseiller du déléguégénéral pour l’armement, selon qui Pékin a très bien pu envoyer ce ballon afin de tester les capacités de détection radar américaines et pour approcher de près un chasseur furtif F-22, le modèle qui a tiré le missile §.
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