Un outil mathématique pour prévoir les risques de rhumatismes psoriasiques

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Un outil mathématique pour prévoir les risques de rhumatismes psoriasiques
Un outil mathématique pour prévoir les risques de rhumatismes psoriasiques

Africa-Press – Guinee Bissau. Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui touche entre 2 et 3 % de la population mondiale. Un tiers des patients atteints de psoriasis peuvent développer une arthrite psoriasique (PsA), maladie très douloureuse touchant les articulations. Une étude publiée dans la revue Arthritis & Rheumatology, réalisée par l’Université de Toronto présente un nouvel outil mathématique, appelé PRESTO, qui pourrait bientôt honorer son nom en accélérant les diagnostics d’arthrite psoriasiques pour les personnes déjà atteintes de psoriasis.

75% des patients souffrants d’arthrite psoriasique ont préalablement été diagnostiqué avec du psoriasis

Le psoriasis se caractérise par des plaques rouges présentant des squames : des pellicules blanches, souvent localisées sur les zones de frottement comme les coudes, les avant-bras, les genoux, mais aussi le cuir chevelu ou les mains. 75% des patients souffrants d’arthrite psoriasique ont préalablement été diagnostiqué avec du psoriasis. Certains patients atteints de psoriasis peuvent développer une arthrite psoriasique, aussi appelée rhumatisme psoriasique. Il s’agit d’une maladie inflammatoire musculosquelettique qui touche les articulations, et qui se traduit par des gonflements et raideurs articulaires. Elle est due à une réaction auto-immune au niveau des articulations, tendons et ligaments.

Un modèle efficace qui permet de regrouper de nombreuses informations médicales

Pour réduire la sévérité de la PsA et limiter ses effets délétères, il est nécessaire de la diagnostiquer et de la traiter le plus tôt possible. Plusieurs facteurs tels que l’étendue du psoriasis, sa localisation, l’obésité, les antécédents d’uvéite (inflammation d’une partie de l’œil), les maladies thyroïdiennes, la dépression, le sentiment de fatigue chronique, l’âge, ou encore des douleurs articulaires fréquentes sont associés à de plus grandes chances d’avoir des rhumatismes psoriasiques. Des facteurs variables et nombreux qui sont traités aujourd’hui de manière indépendante.

Les chercheurs de l’Université de Toronto ont développé un outil mathématique permettant d’évaluer les risques de développer de la PsA à partir de l’ensemble de leurs informations de santé : PRESTO. Il s’agit de l’acronyme de « Psoriatic arthritis Risk EStimation Tool », que l’on peut traduire par « outil d’estimation du risque d’arthrite psoriasique » en français. Il permet de centraliser les informations cliniques relevées par les dermatologues et les médecins traitant des patients atteints de psoriasis. “Le calculateur fournit une estimation de la probabilité de développer un rhumatisme psoriasique au cours d’une période donnée (par exemple, un an ou cinq ans). Ainsi, le risque de développer un rhumatisme psoriasique dans l’année à venir peut être de 5 %” explique à Sciences et Avenir Lihi Eder, directrice de recherche de la division rhumatologie à l’Université de Toronto et première auteure de l’étude.

Entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2019, l’Université de Toronto a suivi plusieurs centaines de patients atteints de psoriasis. Leurs informations médicales (âge, genre, antécédents familiaux) ont été complétées par les examens médicaux des rhumatologistes qui examinaient leurs ligaments, tendons et articulations. Sur les 635 patients inclus dans l’analyse, 51 ont développé de l’arthrite psoriasique dans une fenêtre d’un an et 71 patients dans une fenêtre de 5 ans. En accord avec ces observations, les prédictions du modèle PRESTO étaient correctes à 72,3% et 74,9% respectivement.

Les cliniciens pourraient bientôt accélérer les diagnostics de rhumatisme psoriasique avec PRESTO

“L’outil PRESTO pourrait participer aux efforts visant à réduire la progression du psoriasis vers l’arthrite psoriasique. PRESTO pourrait également permettre d’identifier les patients atteints de psoriasis qui peuvent bénéficier de traitements précoces, et servir d’outil éducatif pour les patients afin de les sensibiliser au risque de rhumatisme psoriasique” affirme Lihi Eder dans un communiqué de presse.

A terme, cet outil mathématique pourrait aider les cliniciens dans le diagnostic du rhumatisme psoriasique et permettre une prise en charge thérapeutique plus rapide et efficace. “Pour l’instant, nous ne déterminons pas ce qui est considéré comme un “risque élevé” ou un “risque faible”. Nous ne recommandons pas non plus le seuil qui devrait déterminer l’intervention ou l’orientation vers un rhumatologue. Mais, c’est un point sur lequel nous travaillons actuellement,” conclut Lihi Eder.

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