Votre Chewing-Gum Pourrait Libérer une Quantité Énorme de Microplastiques dans Votre Bouche

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Votre Chewing-Gum Pourrait Libérer une Quantité Énorme de Microplastiques dans Votre Bouche
Votre Chewing-Gum Pourrait Libérer une Quantité Énorme de Microplastiques dans Votre Bouche

Africa-Press – Guinee Bissau. Les microplastiques sont présents partout, des recoins de notre cerveau au sommet de l’Everest. Nos vêtements, nos produits d’entretien et nos ustensiles de cuisine nous exposent chaque jour à ces microscopiques particules de plastique. A cette longue liste viendrait désormais s’ajouter le chewing-gum. En effet, mâcher du chewing-gum libèrerait des microplastiques dans notre salive, selon une récente étude en préprint (donc non relue par des pairs) présentée au congrès annuel de l’American Chemical Society.

En cause, le conditionnement

Peu importe leur marque, les chewing-gums ont tous pour base une gomme élastique, auxquels sont ajourés des arômes, parfois des édulcorants ou d’autres ingrédients. Tandis que les chewing-gums naturels utilisent comme base un polymère végétal, comme le chiclé ou la sève d’un autre arbre, d’autres utilisent des bases en caoutchouc synthétique issues de polymères dérivés du pétrole.

Mais selon ces résultats, peu importe le type de chewing-gum, naturel ou non, le taux de microplastiques rejetés dans la salive était sensiblement le même. En moyenne: 100 particules de microplastiques relâchées par gramme de chewing-gum et jusqu’à 600 particules pour certaines marques. Sachant qu’un chewing-gum classique pèse entre 2 et 6 grammes, jusqu’à 3.000 particules peuvent être libérées.

Ils contenaient aussi les mêmes polymères: des polyoléfines, polyéthylène téréphtalates, polyacrylamides et polystyrènes. Les polymères les plus abondants étaient dans les deux cas les polyoléfines, un groupe de plastiques comprenant le polyéthylène et le polypropylène. Comment expliquer ces résultats similaires alors que ces chewing-gums n’ont pas la même composition ? « Les polyoléfines, largement utilisées dans l’industrie agroalimentaire pour l’emballage et d’autres composants du processus de fabrication, sont les plus abondantes dans les deux cas », explique à Sciences et Avenir Lisa Lowe, de la University of California Los Angeles (Etats-Unis), co-signataire de l’étude. « Quant aux polymères, bien que de même nature, ils peuvent provenir de sources différentes. Ainsi, pour les chewing-gums naturels, étant fabriqués à partir de polymères végétaux, on peut en déduire que les microplastiques ne proviennent pas de l’arbre lui-même (qui a donné la gomme de base, ndlr), mais peuvent être introduits lors de la fabrication ou du conditionnement des chewing-gums. »

94% des particules rejetées dès huit minutes de mastication

La plupart des microplastiques se sont détachés du chewing-gum durant les deux premières minutes de mastication. Pas en raison des enzymes présentes dans la salive qui les aurait dégradées mais à cause du geste de mastication, qui aurait détaché les minuscules morceaux. Après huit minutes de mâche, 94% des particules avaient été libérées dans la salive.

« Ce préprint est intéressant mais il n’a pas encore été revu par des pairs », prévient le Pr Oliver Jones, chercheur en chimie à la RMIT University en Australie, auprès du Science media center. « En admettant que les 600 particules de la taille d’un micromètre par gramme de chewing-gum soit exact, il s’agit d’une très petite quantité de microplastiques. » Toutefois, en raison du manque de précision des instruments utilisés, le nombre de microplastiques réellement rejetés par les chewing-gums est sans doute plus élevé que ces premiers résultats, préviennent les chercheurs. Dans l’étude, seuls les morceaux de 20 micromètres de large ou plus ont pu être comptabilisés. « Cette étude a pu passer à côté des microplastiques de 10 micromètres et moins. La méthode utilisée est limitée dans la détection des particules », confirme Lisa Lowe.

En attendant de confirmer ces premiers résultats, le Pr Sanjay Mohanty, spécialisé en ingénierie à l’Université de Californie, invite à ne pas jeter ses chewing-gums usagés n’importe où. « Ne les jetez pas par terre et ne les collez pas simplement sur un mur. Ils pourraient accidentellement être ingérés par des oiseaux ou être nocifs pour l’environnement. »

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