Africa-Press – Guinée. Alors que les guinéens sont convaincus aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle constitution, le 21 septembre prochain, les questions et les critiques fusent de toutes parts. Le Premier ministre, Bah Oury, a répondu aux préoccupations de certains acteurs politiques et des observateurs lors d’un entretien accordé à RFI.
L’un des points de discorde majeurs concerne la durée du mandat présidentiel. Le projet de constitution propose un mandat de sept ans, renouvelable une seule fois. Face à l’inquiétude que cela puisse ouvrir la porte à une présidence à vie, Bah Oury s’est montré catégorique.
‘’Non, pas du tout. Au contraire, les dispositions d’intangibilité ont été renforcées pour empêcher de manière juridique toute possibilité de procéder à des modifications de ces dispositions d’intangibilité. Et la question des mandats fait partie de ces dispositions d’intangibilité’’, a-t-il affirmé.
L’autre question qui a été soulevée concerne la création d’une cour spéciale de justice pour juger les hauts fonctionnaires, alors que le projet prévoit également l’immunité pour les anciens présidents. Le Premier ministre a insisté sur l’importance d’un terme clé dans le texte.
‘’Il y a un terme que vous avez oublié de citer. Lorsqu’ils assument leurs fonctions de manière régulière. Et vous savez que lorsqu’il y a parjure ou haute trahison, ça ne fait pas partie de l’exercice régulier d’une fonction de chef de l’État ou de président de la République. Donc le terme ‘régulier’ a toute sa place et explique la loi qui assure sa primauté sur toute autre considération’’, a souligné Bah Oury.
En ce qui concerne la campagne de vulgarisation du projet de constitution, les Forces vives de Guinée et d’autres observateurs accusent le gouvernement de faire une campagne déguisée pour le ‘’Oui’’ auprès des populations.
Pour le Premier ministre, ‘’il faut qu’ils revisitent leurs discours s’ils veulent refléter l’opinion d’une partie de la société. Parce que leurs propos sont totalement déphasés et ça ne correspond pas à la dynamique qui est engagée. Nous cherchons à ce que les guinéens s’approprient un projet constitutionnel, qu’ils y adhèrent, Parce que c’est l’élément fondamental qui permettra de faire en sorte que cela dure’’, a-t-il précisé.
Sur la question de la présidentielle, le Premier ministre a réitéré la promesse du général Mamadi Doumbouya selon laquelle 2025 sera une année électorale. Selon lui, après le référendum, les procédures nécessaires seront respectées pour fixer la date de l’élection présidentielle.
‘’L’objectif, comme l’a dit le général Mamadi Doumbouya, l’année 2025 est une année électorale. Le référendum n’est pas une élection, donc ceci explique cela (…). On respectera les procédures réglementaires et législatives pour la fixation de n’importe quelle date après le référendum’’, a assuré M. Bah.
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