« Green Boys » : l’amitié sans frontières

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« Green Boys » : l’amitié sans frontières
« Green Boys » : l’amitié sans frontières

Africa-PressGuinée. « Green Boys » raconte l’histoire d’amitié entre Alhassane, un adolescent guinéen tout juste arrivé en France, et Louka, un jeune garçon normand.

En ces temps où la crise sanitaire a surtout fait porter l’attention sur des films d’épouvante ou de catastrophe, voilà que vient d’être proposé en VOD, faute de salles ouvertes en France, Green Boys, un long-­métrage qui ressemble fort à ce que les Américains appellent un feel good movie.

Autrement dit l’un de ces films – en général des comédies – qui font du bien et ont vocation à réjouir un large public de spectateurs petits et grands. Cette sortie est d’autant plus surprenante que Green Boys ne paraissait pas a priori de nature à participer de ce genre, ni par sa production, plus que modeste, ni, moins encore, par son sujet, puisqu’il s’agit d’évoquer le sort d’un migrant africain. Une rencontre inattendue

Le propos du film peut sembler mince. Il raconte en effet avec délicatesse, sous forme documentaire, comment Alhassane, un Guinéen de 17 ans arrivé depuis peu tout seul sur le sol français et vivant dans un petit village normand, développe pendant tout un été une relation amicale avec Louka, un enfant beaucoup plus jeune, d’à peine 13 ans, qui habite dans les environs. L’un et l’autre vont profiter de cette rencontre inattendue dans un environnement rural situé non loin de la mer pour jouer au foot, pêcher à l’épuisette, grimper aux arbres. Et échanger leurs savoir-faire et leurs passions.

Tout particulièrement en construisant ensemble ce classique des enfants, une cabane, qui permet à la fois de s’abriter et d’abriter ses secrets. Mais pas n’importe quelle cabane puisque celle-ci va vite ressembler à l’une de ces cases qu’Alhassane connaît bien pour les avoir habitées dans son pays natal. Une construction qui va d’ailleurs attirer la curiosité de quelques villageois résidant à proximité, un pêcheur, un paysan, une retraitée octogénaire, qui tous font preuve d’une extrême bienveillance envers le jeune Africain et son compagnon de jeu.

Un documentaire

Un documentaire, avons-nous dit. En effet, filmé avec la complicité des deux jeunes, Green Boys est le résultat d’une initiative qui a concerné au premier chef la réalisatrice, la documentariste Ariane Doublet. Celle-ci a cofondé il y a quelques années l’association normande Des lits solidaires, qui a pour vocation de trouver un hébergement aux jeunes en difficulté. D’où sa rencontre avec Alhassane, errant dans le port du Havre, qu’elle a aidé à entrer en contact avec des familles vivant à la campagne et prêtes à l’accueillir. Le jeune Guinéen ayant exprimé le désir d’avoir un partenaire de foot, est arrivé Louka, qui s’est porté candidat auprès de l’association pendant qu’il était en vacances et qui a fini par venir tous les jours voir ce nouveau copain atypique et attachant.

À la vérité, même si cela n’apparaît que par le biais d’une voix off, celle d’Alhassane parlant dans sa propre langue et sous-titrée, le film ne zappe pas complètement le contexte de cette histoire qu’on peut trouver à la fois sympathique et quelque peu édifiante. On apprend ainsi que son périple, qui a duré deux ans (il est parti de son pays à l’âge de 15 ans), a été aussi terrible que celui de la plupart des migrants.

Avant de rejoindre l’Europe et finalement la Normandie, il a connu, entre autres, l’enfer des prisons libyennes et l’attente désespérante dans un camp de rétention en Sardaigne après la périlleuse traversée de la Méditerranée. Mais ce n’est pas ce sur quoi voulait insister la réalisatrice, qui entendait avant tout glorifier les vertus du vivre-ensemble et de la tolérance avec ce film très agréable à suivre et optimiste.

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