Africa-Press – Guinée. Dans le cadre des activités de restauration du couvert forestier national, la Guinée a depuis 2003 institué le « mois de la forêt guinéenne », qui débute au mois de juillet de chaque année. Et ce 15 juillet débutera la campagne nationale de reboisement 2022 avec pour slogan « Un Guinéen, un arbre planté et protégé ». Pour éviter les erreurs du passé, un bilan des campagnes précédentes a été fait, accompagné des mesures à prendre pour réussir cette nouvelle campagne.
Défini en fonction des objectifs (de production, de protection, d’hygiène), le reboisement est une activité prescrite dans l’agenda de mise en œuvre des plans et projets de développement forestier. Selon Paul Kimahévé Guilavogui, conseiller chargé du développement durable, les résultats des précédentes campagnes de reboisement sont très mitigées. « Cela est dû à la non maîtrise de beaucoup de facteurs. Premièrement les facteurs liés au choix des sites. Deuxièmement, les facteurs liés à l’utilisation des essences forestières et enfin aux acteurs, notamment les ONG devant être impliqués dans ce processus » , a-t-il révélé.
Pour Mohamed FOFANA, Directeur National des Forêts et de la Faune, les activités de reboisement ont évolué en dent de scie. « Certaines années ont connu des activités de reboisement très intenses, les superficies reboisées ont été importantes. Par contre, d’autres ont enregistré des résultats maigres. Cette variation s’explique par la disponibilité à temps des fonds, le manque de préparation des sites devant abriter l’activité, la difficulté dans le choix des essences à mettre en terre, etc. », a-t-il fait savoir.
Des difficultés rencontrées pendant la campagne de 2021
Revenant sur les difficultés rencontrées au cours de la campagne de reboisement de 2021, Mohamed Fofana a relevé le manque de mise à disposition à temps des fonds alloués au reboisement (au mois de février), la sélection peu judicieuse des ONG réellement environnementalistes, la mauvaise conduite du choix des essences forestières et le retard dans la mise en terre des plants par endroit. Rappelant que la planification est essentielle pour la réussite d’une campagne de reboisement, le conseiller chargé du développement durable a insisté sur la connaissance de la situation des sites à reboiser, la situation des essences forestières disponible et leur distribution à l’échelle nationale, l’identification précise des ONG qui ont les capacités et l’expérience requise pour mener à terme le processus de reboisement.
Selon le Directeur National des Forêts et de la Faune, le manque de suivi des zones reboisées constitue la cause des échecs par endroit de la campagne. Ainsi, pour la campagne passée, compte tenu des changements enregistrés avec la mise à la retraite d’un nombre important des agents sur le terrain et le gel des fonds, il y’a eu un manque de suivi de quelques sites reboisés. Il est donc difficile d’en faire une évaluation exhaustive.
Former et impliquer les communautés pour éviter les erreurs du passé
Pour donc éviter les erreurs du passé, Mohamed Fofana propose en plus de former des nouveaux chefs de section et agents dans tous les travaux de la foresterie, y compris le reboisement d’élaborer minutieusement les contrats et de choisir les sites sur la base des critères rigoureux. « Cette année, nous vivons une nouvelle ère, un nouveau régime d’exception où la rigueur est de mise. Les axes à poser doivent s’inscrire dans la refondation de l’État. Il doit y avoir plus clairvoyance, plus de promptitude et plus de vision dans les actions à entreprendre. Nous allons surtout travailler avec les ONG environnementalistes qui ont beaucoup d’expériences en matière de reboisement. Elles travailleront avec les communautés locales », a-t-il annoncé.
Tout en invitant les populations à protéger et conserver nos ressources en biodiversité, le directeur a fait savoir que des sensibilisations seront menés à l’échelle nationale à l’intention de tous les acteurs concernés par la destruction de l’environnement. « Les populations riveraines seront au centre de nos discussions, de nos échanges. Il reste entendu que la contribution des ressources forestières à l’effort de développement national doit s’accentuer et que nos populations doivent être impliquées dans le processus de gestion durable », a exprimé Mohamed Fofana.
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