Carte d’identité biométrique : Mamadou Kana Baldé parle des difficultés rencontrées dans la commune de Dixinn

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Carte d’identité biométrique : Mamadou Kana Baldé parle des difficultés rencontrées dans la commune de Dixinn
Carte d’identité biométrique : Mamadou Kana Baldé parle des difficultés rencontrées dans la commune de Dixinn

Africa-Press – Guinée. L’établissement de la carte d’identité nationale biométrique est devenu une véritable préoccupation tant pour les autorités que pour les citoyens à Conakry. Depuis un certain temps, il y a une forte affluence devant les services de l’état civil de la capitale guinéenne. C’est le cas notamment dans la commune de Dixinn où de nombreuses difficultés sont rencontrées par les agents de l’état civile et les citoyens.

Dans un entretien, vendredi 2 décembre 2022, Mamadou Kana Baldé, officier de l’état civil délégué de la commune de Dixinn, est largement revenu sur ces nombreux problèmes qui entourent la confection des cartes d’identité nationales biométriques.

L’acquisition de la carte d’identité nationale biométrique devient de plus en plus intéressante et préoccupante vu l’engouement et les difficultés qui caractérisent le processus. Que se passe-t-il concrètement ?

Mamadou Kana Baldé : depuis qu’on a commencé à faire les cartes d’identité biométriques, il a de cela deux années. Et, depuis tout ce temps, on n’avait pas assez de personnes qui venaient pour faire leurs cartes d’identité biométriques. C’est maintenant que les gens ont commencé à accorder de l’importance à la carte d’identité biométrique que le nombre de personnes demandeurs a augmenté. Et, il va s’en dire que si le nombre des demandeurs augmente, il y aura beaucoup de monde. Les difficultés ne sont pas comme vous le pensez. Puisque nous, au niveau de la commune de Dixinn, nous avons fait un planning qu’on appelle un planning opérationnel. Le lundi, nous recevons les dossiers, les mardis et les mercredis, on traite les dossiers que nous avons reçus et les jeudis et les vendredis, nous faisons la restitution. Si vous parlez des difficultés, c’est par rapport à certains citoyens qui n’ont pas des extraits de naissance au départ. La plupart des citoyens ont des cartes d’identité nationale et ils viennent avec leur carte d’identité nationale pour dire qu’ils veulent avoir une carte d’identité nationale biométrique. On l’a toujours dit : le premier passeport d’un enfant, c’est son extrait de naissance. Celui qui vient demander l’établissement une carte d’identité nationale biométrique pour lui, alors qu’il n’a pas l’extrait de naissance, nous sommes dans l’impossibilité de pouvoir le satisfaire. Un citoyen vient de Koundara avec sa carte d’identité nationale pour dire qu’il veut avoir la carte d’identité nationale biométrique, on lui demande de nous fournir l’extrait de naissance qui lui a permis de faire sa carte d’identité nationale, il nous dit qu’il n’est pas dans la possibilité de nous le faire, soit il dit qu’il l’a perdu ou qu’on ne le lui a pas restitué pendant l’établissement de sa carte d’identité nationale. Donc, s’il y a des difficultés, c’est à ce niveau là. Le plus souvent les gens viennent sans extrait de naissance complet. Et, si tu leur demandes les renseignements de leur père et de leur mère, ils disent qu’ils ne connaissent pas. Tu leur demandes, l’heure, le jour, le mois de leur naissance, ils ne connaissent pas. Si leurs renseignements ne sont pas au complet comme l’a prévu la loi, comment est-ce que ça va être possible de lui établir une carte d’identité biométrique fiable ? D’une part, les difficultés proviennent des demandeurs des cartes d’identité biométriques. C’est ce qu’on a comme difficultés. Avec ça, le processus ne peut être facile et rapide.

En clair, vous voulez nous faire croire que les difficultés ne viennent que des demandeurs des cartes ?

Mamadou Kana Baldé : Il y a aussi l’insuffisance de matériels de travail. Par exemple, à Dixinn ici, pour toute la commune nous n’avons que 4 ordinateurs, alors que la demande est désormais forte. Ce dont on se réjouit d’ailleurs, parce que les citoyens commencent à comprendre l’utilité de la carte biométrique. Et, le plus souvent nous avons des coupures de courant électrique. L’EDG ne dit jamais que de telle heure à telle autre il va y avoir coupure à tel endroit ou à tel autre. Au moment où on est en pleine activité, le courant s’en va et l’interruption que cela peut entraîner peut prendre beaucoup de temps, des heures ou des jours, alors que nous n’avons pas de relais pour nous permettre même de sauver les données. On sera obligé de tout reprendre au retour du courant électrique. Est-ce que nous on va dire à un citoyen qu’il y eu coupure de courant et qu’il croit en nous ? Non ! Ce n’est pas possible avec certains. Au-delà de ça, il y a également le manque de réseau, puisque c’est aussi ça que nous utilisons pour la communication des données. Le réseau peut être perturbé pendant un bon bout de temps. On est là disponibles à travailler, mais on ne peut pas ; parce qu’il n’y a pas de réseau. Actuellement nous avons des problèmes de connexion depuis 6 jours. Souvent, il y a aussi en matière de travail d’agent de développement des cas de forces majeures. Pourquoi on prend cette marge ? C’est pour que s’il y a coupure de courant ou manque de réseau, qu’on puisse se rattraper. Vous avez vu la fille, elle est assise, on n’a pas de connexion, alors qu’il y a des gens qui sont venus de jusqu’à l’intérieur du pays, tels que : les préfectures de Coyah, Dubréka et Fria, pour la confection des cartes biométriques. Vous voyez les soucis que nous avons ? Depuis le matin ils sont là, ils attendent. Mais, est-ce qu’on peut expliquer aux citoyens qu’il n’y a pas de connexion ? Ils ne vont pas nous comprendre, parce que ce n’est pas prévu dans le contrat qu’on devait avoir manque de connexion. Des fois on prend certains jeunes pour nous aider à faire la saisie les samedis et les dimanches. Tout ça, c’est pour nous rattraper. Mais, l’impression, c’est seulement pendant les jours ouvrables. Imaginez-vous, Conakry est grande. On est à plus de 3 millions d’habitants, plus ceux qui viennent de l’intérieur, alors que chaque commune n’a que 4 machines. Vous voyez les difficultés ? Cependant, ce n’est pas le nombre qui est seulement important, mais c’est aussi la qualité du travail. Il ne faut pas que des faux actes soient établis. Sinon, c’est zéro. Alors, il faudra bien que tout le monde comprenne que tout ne se règle pas en même temps. C’est de façon graduelle.

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