Promesses de Transition Démocratique Illusoires en Guinée

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Promesses de Transition Démocratique Illusoires en Guinée
Promesses de Transition Démocratique Illusoires en Guinée

Africa-Press – Guinée. Le responsable des opérations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) estime que les engagements pris par la junte militaire après le coup d’Etat du 5 septembre 2021 apparaissent de plus en plus comme un leurre. Ibrahima Diallo tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de ‘’dérive autoritaire’’.

Sous le règne du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), ol assure que malgré l’arsenal juridique censé protéger la presse, notamment la loi sur la Haute autorité de la communication (HAC) de juillet 2020, la loi sur le droit d’accès à l’information publique de décembre 2020, et la loi sur la liberté de la presse de juin 2010, ne sont plus que des ‘’coquilles vides’’ face à une répression systématique des voix indépendantes.

‘’Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, la Guinée vit sous un régime militaire dont les promesses de transition démocratique semblent de plus en plus illusoires. L’une des victimes les plus visibles de cette dérive autoritaire est la liberté de la presse, constamment piétinée, malgré l’existence de textes légaux censés la protéger’’, dénonce Ibrahima Diallo.

‘’Depuis fin novembre 2023, les signaux d’alerte se sont multipliés: brouillage délibéré des fréquences de radios et télévisions indépendantes, coupures récurrentes d’Internet et des réseaux sociaux. Un climat de censure assumée. Les autorités justifient ces mesures au nom de la sécurité nationale, sans jamais apporter la moindre preuve tangible’’, ajoute-t-il.

Ce membre du FNDC estime que le point culminant de cette stratégie de musellement de la presse a été atteint le 21 mai 2024 avec le retrait des agréments des groupes de médias FIM FM, HADAFO et Djoma le ministre de l’Information et de la Communication.

‘’Ces organes, parmi les plus suivis du pays, sont désormais réduits au silence, sans explication précise. Le texte évoque un non-respect du contenu du cahier des charges, mais ne détaille aucun grief. En droit, une telle carence constitue un vice de forme grave. En démocratie, c’est une atteinte frontale à la liberté d’informer’’, dénonce M. Diallo.

Mais au-delà des médias, poursuit ce membre du FNDC, ‘’ce sont aussi les journalistes qui sont visés. Le cas de Marouane Camara, journaliste victime de disparition forcée depuis plus de trois mois, en est l’illustration la plus glaçante. Le silence autour de sa disparition, sans enquête sérieuse ni communication officielle, installe un climat de peur dans les rédactions. Il s’ajoute à des menaces, des arrestations et des intimidations visant ceux qui osent encore enquêter ou dénoncer’’.

Il assure que ce climat n’est pas le fruit du hasard:‘’Il répond à une logique claire: étouffer le débat public, empêcher les investigations indépendantes, et faire de la presse un instrument docile. En procédant ainsi, la junte sacrifie non seulement les droits fondamentaux des Guinéens, mais aussi les acquis de la liberté de la presse obtenus au prix de luttes. Un recul triste’’.

Le responsable des opérations du FNDC alerte les pionniers de la démocratie face aux dérives contre la presse en Guinée.

‘’La liberté de la presse étant un pilier essentiel de toute démocratie, son effondrement en Guinée doit alerter bien au-delà des frontières. Il est urgent que les pionniers de la lutte pour la liberté de la presse en Guinée, les partenaires internationaux, les organisations de défense des droits humains et les institutions régionales prennent pleinement la mesure de cette dérive. Se taire, c’est cautionner’’, estime Ibrahima Diallo.

Source: Vision Guinee

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