les femmes se plaignent de la cherté des prix dans les marchés

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les femmes se plaignent de la cherté des prix dans les marchés
les femmes se plaignent de la cherté des prix dans les marchés

Africa-Press – Guinée. Avec la conjoncture économique difficile que traverse la Guinée, le coût de la vie est insoutenable pour de nombreux habitants de Conakry. Les prix varient chaque jour ; et, la plupart du temps, ils sont à la hausse. Et, cette situation est une véritable source d’inquiétude pour les ménagères, tout comme pour les vendeuses.

Au marché de Koloma les plaintes fusent de partout. C’est à croire que ces femmes sont asphyxiées par le coût de la vie au quotidien. Hadja Mariam Bah, vendeuse de poissons, déplore les pertes qu’elle subit dans cette activité où elle est souvent obligée de faire des rabais pour ses clientes.

« Vraiment, à l’heure là, le marché est très cher. Ça ne se passe pas comme nous le voulons. On part acheter trop cher, on revient revendre à des prix abordables, parce que celles qui viennent acheter avec nous pleurent aussi. Ce qui fait que nous ne pouvons pas nous en sortir avec les prix que nous vendons. Nous perdons beaucoup dans ça. On ne peut même pas récupérer nos dépenses, à plus forte raison avoir de bénéfices dans cette situation. Nous voulons vraiment que ça change. Même si tu as la dépense, ça ne suffit pas, une fois au marché. Avec 100.000 ou 50.000 francs guinéens, pendant qu’un poisson est vendu entre 30.000 et 40.000 francs, comment tu peux faire ? », a indiqué Hadja Mariam Bah.

Abondant dans le même sens, cette autre vendeuse de poissons et étudiante en biologie de l’université de Kindia, Rouguiatou Condé, se plaint de la vie chère.

« Au marché ici, c’est trop cher. Nous qui prenons les poissons à la base, dans les conteneurs, c’est cher là-bas. Et, une fois au marché, nos clientes nous demandent de diminuer à un prix dont nous-mêmes nous n’avons pas pris la marchandise. Si nous prenons le poisson, les feuilles, le riz et le riz qui est cultivé, c’est trop cher. Et, ça ne fait qu’augmenter chaque jour. Les poissons que nous vendons ici varient entre 70.000, 55.000 et 10.000 francs guinéens », a confié Rouguiatou Condé.

Venue acheter des fruits à revendre dans son quartier, Fatoumata Binta Barry se plaint de la cherté des prix. Et, elle assure qu’il est difficile d’obtenir un rabais auprès des vendeuses.

« Je suis venue acheter de la banane, des oranges et beaucoup d’autres choses. C’est ce que je dois revendre dans le quartier. On achète très cher ; et, une fois dans le quartier, on regarde les voies et moyens sur comment s’en sortir. Tout est cher actuellement. Si on dit aux vendeuses de diminuer pour nous, elles disent non. Les oranges et bananes, on part les revendre à 2000, 1500 », a-t-elle expliqué.

De son côté, Marie Madeleine Loua, venue acheter des condiments, s’est trouvée une cliente pour un peu contourner les prix des autres vendeuses.

« Les prix chez les autres, je ne les trouve pas bien. C’est trop cher. Mais, chez mon client là, je trouve très abordable. Vous voyez, je viens d’acheter de l’huile avec lui. Cette huile-là, chez lui, c’est à 20.000 francs. Mais, chez les autres, c’est à 25.000 francs. C’est pourquoi j’aime toujours acheter chez lui, parce que c’est très abordable », a dit Marie Madeleine Loua.

Pour Fatoumata Binta Barry, vendeuse de feuilles de patates, les affaires ne tournent pas bien à cause de la cherté des prix.

« À l’heure là, le marché est trop cher. On peut rester ici à peu près 2 jours sans qu’il n’y ait des achats. Peut-être c’est de là où les feuilles viennent qui est plus cher. Seulement, nous venons ici pour nous débrouiller. Certaines clientes achètent pour toute la semaine, parce qu’il n’y a pas assez d’argent. Par exemple, moi, mon mari me donnait 15.000 francs pour la dépense. C’est dans ça que j’augmente ma part pour compléter. Mais, maintenant, il me donne 30.000 francs. Moi aussi j’essaie d’augmenter pour combler le vide », a-t-elle expliqué.

Pour cette autre vendeuse de feuilles de patates, Célestine Banamou, il faut parfois mentir aux clientes pour faire une certaine vente.

« Parfois, on vend le tas de feuilles à 2000, 3000 et 4000 francs. Parfois, on repart avec, parce que ça ne marche pas beaucoup. Des fois on est obligé de mentir pour inciter les clientes à acheter nos marchandises. Tu sais, c’est la Guinée. Ici, parfois il faut dire des mensonges hein. Quand tu dis des mensonges, les gens peuvent acheter quand-même. Par exemple, une personne peut venir te demander si c’est la feuille du Foutah ou bien de Coyah. Etant donné que tu n’as pas ce qu’elle veut, tu vas dire oui, même si ce n’est pas ça. Tout ça pour qu’elle puisse acheter avec toi », a dit Célestine Banamou.

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