Faire jurer des fonctionnaires sur le coran et la bible : limam Souleymane Bah relève des incohérences avec l’islam

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Faire jurer des fonctionnaires sur le coran et la bible : limam Souleymane Bah relève des incohérences avec l’islam
Faire jurer des fonctionnaires sur le coran et la bible : limam Souleymane Bah relève des incohérences avec l’islam

Africa-Press – Guinée. Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir en Guinée, jurer sur les livres saints (le Coran et la Bible) est devenu un exercice de tous les jours. Tous les cadres nommés à des postes de responsabilités au sein de l’administration publique sont soumis à cette pratique par les autorités de la Transition. Mais, depuis quelque temps, cette manière de faire suscite des interrogations au sein de l’opinion publique nationale. Beaucoup se demandent aujourd’hui sur les recommandations religieuses d’une telle pratique.

Souleymane Bah, après le Père Mathias Maomou, vicaire à la paroisse de Saint Cyprien de Dixinn. Et, l’imam assure que pour ce qui est de l’islam, il n’est permis de jurer que par Allah.

« En ce qui concerne les personnes qui jurent, que ce soit sur le Coran ou la Bible, si nous partons du côté religieux, surtout l’islam, c’est vrai qu’il est permis de jurer, mais par qui ? Il n’est donc permis de jurer simplement que par Allah. On ne jure que par lui seul. En tout cas, le croyant ne doit jurer que par Allah, selon les versets du Coran ou la Sounnah du Prophète Mohamed (PSL). Nous voyons dans ce pays que des gens sont soumis à ces actes. C’est vrai qu’il y a une crise de confiance, c’est ce qui fait qu’on demande à n’importe qui de jurer sur les livres saints de Dieu. Le Coran et la Bible sont des livres sacrés d’Allah. Le Prophète jurait à son temps, mais il le faisait en disant ceci : wallasi nafsi bi yadhi (je jure par celui qui détient mon âme dans sa main). Ça veut dire quoi, c’est vers Allah qu’il faut avoir une crainte révérencielle, c’est vers Allah qu’il faut se confier, c’est vers Allah qu’il faut avoir la foi complète. Alors, en islam, on ne jure pas par le Coran, encore moins par les créatures. C’est seulement par Allah », a expliqué l’imam Souleymane Bah.

À la question de savoir si le fait de jurer sur le Coran a des impacts pour celui ou celle qui le fait, ce maitre coranique répond par l’affirmative. « Le Coran seul ou la Bible seul, à mon avis, n’a aucun impact sans la permission d’Allah sur la personne (qui jure). Mais, Allah peut utiliser ça pour condamner la personne qui a juré », a précisé l’imam Souleymane Bah.

Apparemment, nombreux parmi ceux qui jurent aujourd’hui sur le Coran seraient en état d’impureté (manque d’ablutions, périodes de règles menstruelles chez les femmes). Et, de ce point de vue, l’imam Souleymane Bah dit que les auteurs commettent des péchés.

« Les femmes qui sont dans un état d’impureté, qui sont en train de voir leurs règles, venir toucher le coran, c’est haram. Parce que Allah a dit quelque part dans un verset : ‘’ne touche le Coran que celui qui est propre’’. En connaissance de cause, si la personne en question sait qu’elle est dans un état impure et qu’elle vienne toucher au Coran, elle aura des péchés. Parce qu’en ce moment, elle n’a pas eu la crainte d’Allah. De l’autre côté, peut-être elle est gênée de se déclarée devant les gens et qu’on arrive à la soumettre à l’exercice de jurer par le Coran, alors quelque part ceux-là qui l’ont poussé ou l’ont conduite à toucher le Coran auront leur part de péchés. Il n’est donc pas permis de mettre main sur le Coran si on n’est pas propre. C’est quand on est propre qu’il faut toucher le Coran, que ça soit un homme ou une femme. Les femmes, surtout quand elles sont dans certains états, ne doivent ni prier, ni jeûner, à plus forte raison à cause d’un bien éphémère toucher au Coran. Là, c’est extrêmement grave… Le Coran est un livre sacré que Dieu a révélé sur le Prophète Mohamed (PSL) depuis l’an 610. Il constitue des principes religieux ou de la charia islamique qui indiquent comment nous devons vivre sur terre avec nos prochains. Dieu même a dit que celui qui lit une seule lettre du Coran aura une bonne action ou récompense et que cette récompense sera multiplier par 10 », a indiqué imam Souleymane Bah.

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