Pathé BAH
Africa-Press – Guinée. Pour l’ancien ministre de la Communication, Alhousseine Makanera, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ne pourra prétendre diriger un jour la Guinée sans avoir réparé ce qu’il qualifie d’injustices. Il conditionne l’accession du parti au pouvoir à une demande de pardon adressée à ceux qui ont subi au nom d’ambitions politiques.
« En analysant les raisons qui ont présidé à l’arrivée de Cellou Dalein Diallo, on dira que plusieurs injustices ont été à la base. Je commencerai d’abord par citer l’injustice par rapport au fondateur de ce parti. Les gens vont se poser la question tout de suite quand je dis l’UFDG. Je voudrais rassurer les uns et les autres. Ce qu’est l’UFDG aujourd’hui, c’est l’UNR et le PUP de Siradiou Diallo.
Bah Mamadou est venu en Guinée, il n’avait rien. Il ne pouvait même pas s’acheter un véhicule d’occasion sorti du port. Il n’avait pas de maison. Ce sont les Bah Ousmane, Elhadj Toulel, Elhadj Mamadou Samba et autres qui ont soutenu ce parti. Bah Ousmane a donné son temps, son argent et son siège à la Minière.
On faisait la campagne dans les voitures d’Elhadj Toulel et d’Elhadj Mama Samba. L’argent qu’on utilisait, ce sont ces gens-là qui l’ont donné. Ils ont sacrifié tout pour la promotion de ce parti pendant au moins 17 ans. En 2007, Dieu a fait venir la calamité au niveau de la classe politique en la personne de M. Cellou Dalein Diallo. On a commencé d’abord par tenter de retirer l’UPR à Bah Ousmane. Ce dernier a dit: ‘Non, vous pouvez militer dans le parti, mais vous ne pouvez pas en être le président ou bien notre prochain candidat’. C’est même incohérent. Quand vous luttez contre un système pendant 17 ans et qu’en fin de compte, vous prenez la figure qui symbolise le plus ce système pour être encore votre candidat…
Mais cela ne pouvait pas passer chez le patriote Bah Ousmane. Malheureusement, ils ont instrumentalisé l’épouse de feu Siradiou Diallo, qui a voulu évincer Bah Ousmane à travers les structures du parti. On a organisé le congrès, elle a perdu.
En ce moment, Cellou Dalein fut appelé par Bah Mamadou pour prendre la tête de l’UFDG et vider l’UPR au profit de l’UFDG. Et d’ailleurs, je voudrais dire à mes frères et sœurs de l’UFDG: je ne dis pas que l’UFDG ne sera pas au pouvoir, mais il faut deux conditions. En tout cas, si Dieu existe et si c’est vrai, Dieu est contre l’injustice. Et les gens que je viens de citer ont tout donné pour ce parti. Ils ont été récompensés comme ça.
Il faut être certain que, pour qu’il y ait un jour l’UFDG au pouvoir, il faut demander pardon à Bah Ousmane, pardon à la famille d’Elhadj Toulel, d’Elhadj Mamadou Samba et à tous les autres qui ont subi le même sort. Ça, c’est la première injustice.
Deuxième injustice, tous les petits commerçants détaillants, si tu n’adhères pas à l’UFDG, les grossistes ne te donnent pas de marchandises, donc tu n’es plus commerçant. Ceux qui n’étaient pas commerçants, si tu n’es pas UFDG, si tu as un baptême, personne ne vient. Si tu as un mariage, personne ne vient. Si tu as un décès, personne ne vient.
Troisième injustice, tous les anciens ministres étaient des corrompus, des voleurs, s’ils n’étaient pas avec Cellou Dalein Diallo. On dit que Cellou, lui, était bon. Pourtant, il a passé plus de temps que tous les autres. On a instauré la violence verbale, physique, comme mode de gestion du parti: chercher à insulter, humilier, violenter les gens. Et j’ai même dit un jour: Dieu a dit: ‘J’ai créé l’homme et je l’ai honoré’. Ce que Dieu a honoré, vous ne pouvez pas l’humilier et espérer que Dieu ne vous humilie pas.
Vous ne pouvez pas humilier les hommes et espérer que Dieu vous élève. Mais souvent, ce qui nous trompe, c’est qu’on pense que, quand on a beaucoup de monde derrière soi, Dieu nous aime. Non. Parfois, Dieu vous fait monter plus haut pour que tout le monde sache ce que vous représentez, pour que tout le monde vous observe.
Aujourd’hui, l’arrivée du général Mamadi Doumbouya est une mission divine. Quand le 5 septembre 2021, Alpha Condé a perdu le pouvoir, 70 % des guinéens étaient certains que c’était Cellou qui allait venir au pouvoir après Alpha Condé. Sans attendre qu’il soit au pouvoir, dès qu’il a pensé être en position de force, ils ont publié une liste et ont mis la pression sur le CNRD pour arrêter tous les cadres du RPG et alliés qui pouvaient leur porter ombrage, en les accusant de crimes aussi graves que le massacre. Donc, si Mamadi n’était pas venu, seul Dieu connaissait l’avenir de la Guinée ».
Source: Vision Guinee
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