Africa-Press – Guinée. Alors que la France accueille, du 9 au 13 juin, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) à Nice, co-organisée avec le Costa Rica, l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone fait résonner cet événement majeur à Conakry. Dans la soirée de ce mercredi, elle a dévoilé une série d’activités locales visant à sensibiliser le public guinéen à l’importance vitale de l’océan et aux défis cruciaux de sa préservation.
La Guinée, un modèle de sensibilisation et d’action
Pour marquer cette semaine dédiée à l’océan, l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone a lancé, ce mercredi soir, une exposition unique au Centre culturel franco-guinéen, en partenariat avec le photographe Malik Sidibé, le mannequin Mamadou Yaya Diallo et la chanteuse Queen Rima. Cette initiative artistique propose une exploration de trois sites emblématiques de Conakry: le port de Boulbinet, la plage de Camayenne et la plage de Taouyah. L’objectif est d’inviter les visiteurs à reconsidérer leur perception de l’océan et à reconnaître son lien existentiel avec la vie humaine.
L’ambassadeur Luc Briard a précisé les initiatives locales pour faire écho à cette mobilisation dans le cadre de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3).
‘’Depuis lundi matin, la France et le Costa Rica président à Nice, en France, la troisième conférence pour l’océan. Une conférence des Nations Unies qui tente de rassembler la communauté internationale autour des enjeux de l’océan, ce bien commun. Et notamment, sur un travail diplomatique très important, la défense de la biodiversité au-delà des juridictions nationales. Ce qu’on appelle la haute mer, qui n’est aujourd’hui gérée par aucun texte international. Donc, ça, c’est le travail diplomatique qui se passe à Nice’’, a-t-il précisé.
Avant d’ajouter: ‘’A Conakry, on a voulu faire un écho, une résonance, de ce plaidoyer, de cette mobilisation de l’ensemble des acteurs pour l’océan. Et donc, ce soir, on est au Centre culturel franco-guinéen. On est avec des artistes à qui nous avons passé des commandes pour nous raconter l’océan et pour, en quelque sorte, illustrer le plaidoyer de cette mobilisation de tous les acteurs pour l’océan’’.
Outre l’exposition artistique, un concours scolaire intitulé: « 2050, l’océan tel que tu l’imagines » a été lancé auprès des lycées de la côte, notamment de Boké jusqu’à Conakry, invitant les élèves à produire des vidéos sur l’avenir de l’océan. Les lauréats seront annoncés prochainement.
La Guinée s’engage pour une pêche durable et la résilience climatique
En marge de la conférence, la Guinée démontre son engagement concret. Le Gouvernement guinéen et l’Agence Française de Développement (AFD) ont signé le projet Kounki Résilience climatique, pêche & aquaculture, d’un montant de 24 millions d’euros. Ce programme de 119 millions d’euros au total, cofinancé par la Banque Mondiale et le fonds fiduciaire PROBLUE, vise à améliorer les moyens de subsistance des communautés côtières et rurales tout en renforçant leur résilience face aux effets du changement climatique. Il s’articule autour de trois piliers: la gestion durable de la pêche, l’amélioration des chaînes de valeur et la création d’opportunités économiques.
‘’Il y a le ministre des Finances et la ministre des Pêches et de l’Économie maritime qui ont signé, avec l’Agence française de développement, un projet sur la pêche durable qui s’appelle Kounki, en Soussou, qui veut dire la pirogue. Et c’est pour améliorer la résilience des communautés de pêcheurs sur la côte, pour éviter que l’océan ne donne plus à manger à ses enfants’’, a indiqué Luc Briard.
Une lutte engagée contre la pollution plastique
La lutte contre la pollution plastique est également une priorité. L’Ambassadeur a salué le décret présidentiel guinéen qui interdira l’utilisation du plastique dans deux ans et a souligné la nécessité d’une prise de conscience collective.
‘’Il y a un décret présidentiel qui va interdire dans deux ans les utilisations de plastique. On a voulu justement faire ce reportage photo pour conscientiser les populations. C’est d’ailleurs au cœur du travail des jeunes. Dans les cinq vidéos, tous racontent comment le plastique empêche vraiment l’accès à l’océan ici’’, a insisté l’ambassadeur.
‘’La ministre de l’Environnement française hier a fait l’appel de Nice pour le réveil pour le plastique. Et nous attendons justement que la ministre de l’Environnement, qui est très active ici en Guinée, accepte de rejoindre cet appel parce qu’il va falloir qu’on se batte sur cette question-là. Mais ça passe par nous tous. Quand on boit une petite pochette d’eau, on ne la jette pas par terre. Donc, c’est vraiment la conscientisation que le plastique, c’est un danger et qu’il faut trouver des formules alternatives au plastique’’, a-t-il ajouté.
Dans les prochains jours, plusieurs autres activités sont prévues par l’ambassade de France en Guinée. Il s’agit entre autres de la visite du navire de recherche Général Lansana Conté, bateau scientifique du Centre national des sciences halieutiques de Boussoura (CNSHB), au port de pêche de Conakry, et de la visite du Centre opérationnel maritime au sein de la préfecture maritime, avec la démonstration du logiciel YARIS de surveillance des océans.
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