An 59 de la création de l’OUA : « cessons de pleurnicher et mettons-nous au travail », conseille Bah Oury

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An 59 de la création de l’OUA : « cessons de pleurnicher et mettons-nous au travail », conseille Bah Oury
An 59 de la création de l’OUA : « cessons de pleurnicher et mettons-nous au travail », conseille Bah Oury

Africa-Press – Guinée. Célébrée chaque année en hommage de la création de l’organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963 (devenue Union africaine en 2002), le 25 mai est une journée pour favoriser le rapprochement entre les peuples africains. Cette « journée de l’Afrique » est fortement enracinée dans les pays du continent où elle représente chez certains la « journée de la libération (contre le colonialisme) ». Mais, elle est très peu connue ou mise en valeur dans le reste du monde. Et, 59 ans après la création de l’OUA, le bilan de cette institution en matière d’intégration économique et sociale des peuples laisse à désirer.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mercredi, 25 mai 2022, Bah Oury, homme politique guinéen et président de l’union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), a fait observer que « les dynamiques allant dans le sens de l’unité tant souhaitée ne sont pas encore satisfaisantes ». Et, il assure qu’il y a beaucoup d’efforts à fournir dans le cadre de l’intégration.

« C’est l’occasion de rendre hommage au premier secrétaire de cette organisation, notre compatriote Diallo Tely. Que son âme repose en paix. Ceci dit, près de 60 ans après la création de l’OUA, il faut reconnaître que les dynamiques allant dans le sens de l’unité ne sont pas tout à fait satisfaisantes. C’est vrai qu’il y a des organisations régionales qui peu ou prou s’occupent des questions politiques relevant de leurs zones géographiques. Mais, cela ne reste encore pas satisfaisant par rapport à l’intégration économique et à une véritable mise en place d’un espace de coopération, de circulation des personnes et des biens, et d’essor d’institutions démocratiques intégrant les peuples de ces différentes régions. On a encore beaucoup d’efforts à faire de ce côté-là », a déploré Bah Oury.

Cette année, la journée du 25 mai est commémorée dans un contexte particulier de pandémie COVID-19 et de guerre russo-ukrainienne qui laisse croire une éventuelle redéfinition des rapports de forces dans le monde. Et, pour le président de l’UDRG, il est nécessaire aujourd’hui que l’Union africaine de changer de paradigme et de renforcer les dynamiques de convergence pour ne pas encore rester à la traîne dans la prochaine décennie.

« Actuellement, nous assistons à la redistribution des cartes dans le monde. Le COVID en a donné une petite première illustration et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, avec ses impacts sur le plan mondial, est une autre illustration de la nécessité de repenser l’Union africaine et les politiques de nos différents Etats, de renforcer les dynamiques de convergence tant sur le plan politique, économique et social et d’être exigeant et déterminé pour sauvegarder les intérêts des peuples et non pas s’intéresser uniquement à des questions relevant des intérêts des présidents en exercice qui se protègent mutuellement. Il faut un véritable changement de paradigme dans le contexte actuel pour que l’Afrique puisse bénéficier de manière positive de la redistribution des cartes qui se dessine dans la prochaine décennie dans le monde », a indiqué Bah Oury.

A en croire cet homme politique guinéen, le monde vit encore avec le schéma de l’après seconde guerre mondiale (où les puissances dictent leurs lois). Mais, avec les mutations qui ont tendance à s’opérer, de nouvelles perspectives s’ouvrent à l’horizon. Ainsi, il invite les Etats africains à sortir des « slogans creux » et des politiques du pleurnichard pour se mettre véritablement au travail afin de relever les défis du développement et avoir sa voix autour de la table du monde pour parler des questions et des enjeux internationaux.

« Vous savez que jusqu’à présent le monde évolue selon le schéma de l’après seconde guerre mondiale au niveau des nations unies, au niveau même de la situation sur le plan économique. Donc, ce monde de l’après seconde guerre mondiale est en train de finir. D’où la nécessité de repanser les problèmes internationaux autrement. Il ne s’agit pas de se bomber le torse avec des slogans creux qui ne représentent souvent pas grand-chose, mais il faut faire de nos Etats et de nos régions des entités économiques et politiques viables et solides pour peser sur la scène régionale et internationale. C’est la seule manière de compter dans ce monde. Il ne s’agit pas de dire : c’est la faute aux autres, c’est la faute à l’esclavage, à la colonisation. Tout ça, d’autres peuples l’ont connu, mais ça n’a pas empêché que ces peuples constituent des pôles de développement et de puissance dans le monde actuel. Donc, cessons de pleurnicher et mettons-nous au travail de manière sérieuse. Au lieu de dilapider les ressources de nos pays, de faire prospérer des Etats néo-patrimoniaux, de pleurnicher en disant c’est la faute à la colonisation, mettons sérieusement au travail. Les déficits de développement de nos pays relèvent des déficits de la qualité des élites qui gouvernent », a laissé entendre Bah Oury.

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