Africa-Press – Guinée. Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) affiche sa déception vis-à-vis de la gestion de la transition par le CNRD. Cellou Dalein Diallo accuse la junte militaire d’avoir renié tous ses engagements à la prise du pouvoir. Il se dit plus que jamais convaincu de la volonté des militaires de confisquer le pouvoir.
L’ancien Premier ministre estime qu’il a été naïf en croyant aux engagements pris par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) après le coup d’Etat du 5 septembre.
‘’J’avais soutenu la junte, mais je suis aujourd’hui déçu. Parce que, comme je l’ai dit, le discours délivré par elle à la prise du pouvoir, la Charte de la transition qu’elle a rédigée correspondaient à mes convictions. Maintenant, personne n’est à l’abri de la trahison. Je suis quelqu’un qui est attaché à la parole donnée, je respecte ma parole. Tout le monde sait que je suis un homme d’honneur’’, assure Cellou Dalein Diallo.
‘’On peut dire que j’ai été naïf, mais j’ai cru sur parole. Pour le cas récent de la junte, le discours était limpide. Ils ont dit qu’on a pris le pouvoir parce qu’on était en face d’un pouvoir qui était devenu dictatorial. Le précédent régime avait changé la constitution. Alpha Condé avait changé la constitution pour se maintenir au pouvoir’’, ajoute-t-il.
L’ancien Premier ministre regrette que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) ne s’inscrive plus dans le respect de ses engagements.
‘’Les putschistes avait promis de mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, au piétinement des droits et libertés des citoyens et à promouvoir les principes et les règles de la démocratie et de l’Etat de droit. Quelques années après, on se rend compte qu’ils ont trahi ce discours. Le peuple de Guinée ne méritait pas d’être trahi’’, affirme Cellou Dalein Diallo.
‘’Lorsqu’on voit leur gouvernance, c’est l’enrichissement effréné de la classe dirigeante, l’instrumentalisation de la justice. Tout ce qu’ils avaient dénoncé en prenant le pouvoir, ils font pire aujourd’hui. Lorsque que vous donnez votre parole d’organiser les élections dans 24 mois, vous passez un accord avec la CEDEAO, vous vous engagez et signez cet accord et à quelques mois de l’échéance vous dites non: ‘On ne peut pas le faire’. Nous, on avait déjà perçu leur volonté de se maintenir au pouvoir aussi longtemps que possible et de le confisquer définitivement si possible’’, conclut-il.
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