Détournement de 95 millions GNF : le parquet de Mafanco demande la condamnation d’Ibrahima Diallo

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Détournement de 95 millions GNF : le parquet de Mafanco demande la condamnation d’Ibrahima Diallo
Détournement de 95 millions GNF : le parquet de Mafanco demande la condamnation d’Ibrahima Diallo

Africa-Press – Guinée. Poursuivi pour abus de confiance portant sur la somme de 95 millions de francs guinéens au préjudice de Ibrahima Diallo (un marchand), le prévenu Ibrahima Baldé a comparu hier, mardi 04 octobre 2022, devant le tribunal correctionnel de Mafanco. A la barre, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Et, au terme des débats, le ministère public a requis un an de prison (dont six mois assortis de sursis) à son encontre.

C’est dans la préfecture de Boffa que les deux amis, Ibrahima Baldé et Ibrahima Diallo, se sont entendus pour installer une boutique. Le premier a alors débloqué la somme de 95 000 000 de francs guinéens (en trois tranches) pour l’achat de marchandises. Ils se sont convenus de faire l’inventaire après un an d’activité et partager les intérêts. Le premier inventaire a eu lieu et il s’est avéré promoteur.

Parce qu’après tout le compte, ils ont réalisé un intérêt d’un peu plus de 10 000 000 de francs guinéens. Mais, six mois plus tard, ils ont fait un second inventaire qui n’a pas du tout été concluant ; puisqu’il ne restait plus que 10 000 000 de francs guinéens en marchandises dans la boutique. Après moultes réclamations sans succès, Ibrahima Baldé a décidé de porter l’affaire en justice en septembre dernier. Et, Ibrahima Diallo a été interpellé. Son procès s’est ouvert ce mardi devant le tribunal correctionnel de Mafanco.

A la barre, Ibrahima Diallo a reconnu les faits. Mais, il a expliqué la perte de l’argent par les dépenses qu’il a effectuées pour se soigner d’une maladie qu’il a eu suite à un mauvais sort.

« Ibrahima Baldé et moi étions des amis. Alors, il m’a proposé d’ouvrir une boutique à Boffa. Je suis allé là-bas pour visiter les lieux pendant 2 à 3 jours. À mon retour, il m’a demandé comment j’ai trouvé l’endroit, je lui ai dit que le lieu est un peu distant du grand marché. Alors, il a dit d’investir une partie (45 000 000 GNF) pour voir. On a acheté la marchandise, je suis allé ; et, un mois après, ça a commencé à marcher. Je le lui ai dit, alors il m’a donné la somme de 50 000 000 de francs pour arriver à 95 000 000 de francs.

Mais, au troisième mois, j’ai eu un choc, j’ai été pris par un mauvais sort et je suis tombé gravement malade. C’est ma famille même qui est allée me chercher là-bas. Elle a trouvé que ma situation était très critique et compliquée. Alors, elle m’a ramené au sein de la famille. Lorsque je suis rentré en famille, lui-même (Ibrahima Baldé) est venu, il a vu ma situation et il a dit qu’on allait chercher à me soigner. On a vu un marabout qui m’a dit qu’on m’a jeté un sort, mais qu’il pouvait me soigner moyennant 4 000 000 de francs.

Après, j’ai recouvré ma santé, je suis rentré à Boffa. Mais, il y avait des gens qui me devaient et ils se cachaient pour aller acheter ailleurs. Donc, j’ai enduré cette crise pendant 10 mois, après il est allé faire la situation. Mais, l’argent est entré dans les dépenses entre mes soins, le loyer et la dépense quotidienne avec mon petit frère qui était avec moi dans la boutique », a expliqué le prévenu Ibrahima Diallo.

De son côté, Ibrahima Baldé dit ne pas comprendre ce qui s’est passé. Car, pour lui, les dépenses devaient sortir des bénéfices engrangés.

« On a fait le second inventaire, mais on a trouvé que 10 000 000 de francs en marchandises. Alors, je lui ai demandé où était l’argent ou bien la marchandise. Alors, je lui ai dit de m’aider à récupérer mes 95 000 000 de francs, s’il a eu des bénéfices, il peut les garder là-bas », a-t-il dit avant de réitérer la même chose face au tribunal.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de condamner Ibrahima Diallo à un an de prison (dont six mois assortis de sursis) et au paiement d’une amende de 500 000 francs guinéens.

« Ce qui est clair, la somme a été dissipée par Ibrahima Diallo. Car, les dépenses effectuées ont été faites avant le premier inventaire d’après le document transmis par le prévenu lui-même », a-t-il dit.

Pour son dernier mot, Ibrahima Diallo, incarcéré depuis le 20 septembre 2022, a demandé pardon à sa victime avant de lui demander un délai pour qu’il puisse lui restituer son argent.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 10 octobre prochain.

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