Africa-Press – Guinée. Dans un communiqué officiel, le ministère du travail a déclaré les lundi 9 et mardi 10 juin comme jours fériés exceptionnels, chômés et payés sur toute l’étendue du territoire. Une décision qui fait couler beaucoup d’encre et de salive dans les milieux politiques et économiques du pays.
Mohamed Cissé, porte-parole du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), tout en reconnaissant l’importance traditionnelle du retour au village pour les fêtes religieuses, met en garde contre les abus possibles.
‘’Le retour à la source à l’occasion de la fête de Tabaski n’est pas un fait nouveau même si la tendance est accentuée. C’est une bonne chose si l’objet est de retrouver les siens pour partager ce moment de pardon, de joie et de prière. La valeur religieuse est immense en Islam », déclare cet homme politique.
Pour M. Cissé, ‘’en ce qui concerne les cadres, tant que cela se situe dans les limites de leurs obligations professionnelles, c’est acceptable. Mais il est regrettable de paralyser l’administration pour une cause personnelle et de manière gratuite’’.
La mesure gouvernementale soulève plusieurs questions fondamentales sur le plan juridique et économique, selon le porte-parole du PEDN.
‘’Cette annonce est critiquée sous les angles juridiques et économiques. Des juristes soutiennent que l’acte n’est pas légalement fondé et je crois que ce n’est pas une première observation du genre. Il est utile d’y accorder une attention particulière pour les prochaines prises d’acte. Les conseillers juridiques doivent pouvoir éclairer les décideurs dans le processus de prise de décision’’, analyse-t-il.
Sur le plan économique, l’impact n’est pas négligeable. Les deux jours d’arrêt d’activité représentent un manque à gagner considérable pour l’économie nationale.
‘’Sur le plan économique et en référence à la projection sur 2025, c’est en moyenne plus de 130 millions de dollars américains de coût d’opportunité pour les deux jours de fériés exceptionnels. Devons-nous nous accorder le luxe d’un tel manque à gagner? Dans l’administration que nous connaissons tous, lundi et mardi perdus impliquent la perte de toute la semaine. En réalité, il n’y aura pas de véritable travail cette semaine en dehors des actes de présence et des échanges sur la fête’’, déplore Mohamed Cissé.
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