Africa-Press – Guinée. Répondant à la question d’une journaliste guinéenne ce lundi 2 juin à la Primature, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a condamné les discours xénophobes, tout en réaffirmant que son pays, le Sénégal, est reconnu pour son hospitalité.
Interrogé sur les “propos menaçants de certains leaders d’opinion” concernant la ‘’présence massive’’ de guinéens au Sénégal, le Premier ministre Sonko a répondu sans ambages: ‘’Ce sont des propos à ne pas prendre au sérieux. En tout cas, tant que nous serons au pouvoir, je prie Dieu qu’on soit là au moins 50 ans’’.
Il rappelé que ‘’le Sénégal, comme la Guinée, comme toutes les terres africaines, est un pays d’ouverture, un pays d’accueil. Chaque pays doit réglementer, évidemment, les entrées et les sorties, les ressources sur son territoire national, ne serait-ce que pour des soucis de sécurité’’.
‘’Si l’on remontait un peu loin vos origines, on ne serait pas surpris de découvrir que vos grands-parents ont quitté la Sierra Leone, le Sénégal ou le Mali pour être ici en Guinée. Il y a des idéologies que nous ne pouvons pas accepter. Elles sont intolérantes. Nous ne pouvons pas accepter les idéologies xénophobes’’, a-t-il martelé.
M. Sonko rassure que ‘’le Sénégal est un pays démocratique où la liberté d’expression est garantie, la liberté d’association également. Mais ces libertés sont encadrées. Je peux rassurer tous les guinéens, vous connaissez déjà mes positions sur la question, que j’ai exprimées à toutes les occasions, à l’Assemblée nationale, lors de la campagne électorale. Je peux rassurer les guinéens qui vivent au Sénégal sont chez eux et continueront à être chez eux. Et je sais que les sénégalais qui vivent ici, que j’ai rencontrés hier, sont traités de la même manière’’.
Il dit à qui veut l’entendre que ‘’les problèmes que nous avons à l’intérieur de nos pays ne sont pas dus à la présence d’étrangers. Ils sont dus à l’incapacité de nos leaders, dans le passé, à gérer nos pays au mieux de leurs intérêts. Ils sont dus à la corruption endémique, à la manière dont nos ressources naturelles ont été bradées pour la plupart, à notre incapacité à avoir une vision articulée et cohérente permettant de travailler, d’industrialiser nos pays, de créer des emplois pour les jeunes. C’est ça, nos vrais problèmes. À chaque fois que des pays ont des problèmes, y compris dans les pays occidentaux, c’est l’autre qui est désigné comme responsable’’.
Evoquant les rivalités sportives entre nos deux, il déplore le fait que ‘’pendant les compétitions sportives, si la Guinée doit jouer contre le Sénégal, c’est comme si on allait en guerre. Alors que c’est pour taper sur un ballon. Ça vole très bas, les gens s’insultent et se disent des mots’’.
Il exhorte les uns et les autres à revenir ‘’à ce que nous ont légué nos devanciers. Nous sommes des frères, des peuples frères, amis. Nous sommes des nations sœurs, mais nous sommes un seul et même peuple’’.
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