Procès du 28 septembre : Me Pépé Koulémou (avocat de Dadis) demande la comparution d’Alpha Condé et Sékouba Konaté

34
Procès du 28 septembre : Me Pépé Koulémou (avocat de Dadis) demande la comparution d’Alpha Condé et Sékouba Konaté
Procès du 28 septembre : Me Pépé Koulémou (avocat de Dadis) demande la comparution d’Alpha Condé et Sékouba Konaté

Africa-Press – Guinée. En ce 38ème jour de procès, ce mercredi, 18 janvier 2023, Capitaine Moussa Dadis Camara, Président de la Guinée à l’époque des faits, est à sa 12ème comparution devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum. Face à ses avocats, l’ancien chef de la junte du CNDD a répondu aux questions (contre interrogatoire) de Maître Pépé Koulémou. L’accusé à profité de ces questions pour indiquer qu’il était obligé de soutenir le président Alpha Condé, même s’il savait bien que ce dernier était un comploteur des massacres du 28 septembre.
le décryptage de cet échange :

Maître Pépé Koulémou : Dans l’intérêt de ce procès, vous avez toujours réclamé la tenue de ce procès, vous avez toujours réclamé la justice, oui ou non ?

Moussa Dadis Camara : Oui, Maître

Maître Pépé Koulémou : Vous vous embarquez avec votre avocat, vous venez à Abidjan. On détourne l’avion pour vous retourner d’abord à Accra, avant de revenir à Ouaga. Oui ou non, vous ne pensez pas que c’était la suite logique du complot dirigé contre votre personne ?

Moussa Dadis Camara : Oui, Maître

Maître Pépé Koulémou : On vous a évincé du pouvoir. Les comploteurs disent que ce n’est pas fini. Nous l’avons évincé. Mais, nous devons le contraindre à nous soutenir à toutes les étapes électorales. Je pose la question suivant : il y a un de mes confrères qui a dit pourquoi vous dites que monsieur Alpha Condé était dans le complot alors que vous aviez voté pour lui. Vous avez battu campagne pour lui. Est-ce que vous étiez libre vis-à-vis de Alpha Condé étant à Ouaga (Burkina Faso)

Moussa Dadis Camara : Non !

Maître Pépé Koulémou : Je crois Non ! Oui ou non ? Répondez haut pour permettre au tribunal de comprendre

Moussa Dadis Camara : Non ! Non ! Je n’étais pas libre !

Maître Pépé Koulémou : Vous étiez considéré comme un sujet de monsieur Alpha Condé à Ouagadougou ? Oui ou non ?

Moussa Dadis Camara : Oui, un attribut

Maître Pépé Koulémou : Comment ?

Moussa Dadis Camara : Un attribut.

Maître Pépé Koulémou : Très bien. N’a-t-il pas demandé à vos proches de voter pour qu’il accepte votre retour en Guinée ? Oui ou non ?

Moussa Dadis Camara : Oui, Maître

Maître Pépé Koulémou : C’était devenu un moyen pour monsieur Alpha Condé de vous contraindre au fait d’avoir un électorat, une base électorale chez vous ? Oui ou non ?

Moussa Dadis Camara : Oui Maître.

Après ce contre interrogatoire de son client, maître Pépé Koulémou a demandé au président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, d’ordonner la comparution des deux anciens dirigeants guinéens, le Général Sékouba Konaté (Président de 2009 à 2010) et le professeur Alpha Condé (Président de la République du 21 décembre 2010 au 5 septembre 2021). « Dans l’intérêt de la manifestation de la vérité, qui a commencé à jaillir dans votre tribunal, ordonnez la comparution des consorts Sékouba Konaté et Alpha Condé par rapport à toutes les questions que nous avons soulevées ici », a-t-il sollicité, avant de passer la parole son collègue, maître Jean Baptiste Jocamey Haba.

À préciser que le Capitaine Moussa Dadis Camara comparait dans ce dossier du massacre du 28 septembre 2009 avec des accusations de complicité avec 11 autres dignitaires de son régime. Il est d’ailleurs le 9ème comparant à la barre, après le passage du Colonel Moussa Thiégboro Camara, du Capitaine Marcel Guilavogui, du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, du Capitaine Cécé Raphaël Haba, du Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, du Colonel Ibrahima Kalonzo Camara, du Margis-Chef Mamadou Aliou Keïta et du Colonel Claude Pivi.

Ils sont accusés de meurtres, assassinats, vols, pillages, incendies volontaires, vol à main armées, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non assistance à personnes en dangers, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention de matériel de guerre de première catégorie et complicité.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinée, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here