Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Guinée. Etant donné le gros doute qui plane jusqu’à présent sur la capacité de la Guinée Conakry à organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2025, nous nous demandons encore si cette édition sera organisée dans ce pays, ou bien celui-ci va-t-il se retirer définitivement de la course en faveur d’autres candidats ?
Il importe de confirmer que l’organisation de cet événement continental est considérée comme un défi pour le pays pauvre, qui manque cruellement d’infrastructures, tant en termes d’équipements sportifs que de transport, et qui a récemment été témoin d’un coup d’État militaire.
Nous n’avons toujours pas de réponse sûre ou confirmée à cette question, mais nous sommes conscients qu’avec un pays qui sort d’un coup d’État, qui manque pratiquement de tout, qui n’a pas suffisamment d’infrastructures, ni la capacité d’accueil nécessaire, l’organisation de la CAN 2025 devient probablement difficile dans ce bled et s’annonce comme un immense défi pour la Guinée.
Entre nous, la Guinée semble également n’avoir pas avancé dans la construction des nouveaux sites sportifs exigés par la CAF, qui a établi les exigences suivantes pour les stades:
• la 35e Coupe d’Afrique des Nations a été élargie à 24 équipes, et six sites devraient être utilisés.
• Nombre de stades et capacité (minimum) :
2 stades pour un public de 40.000 p
2 stades pour un public de 20.000 p
2 stades pour un public de 15.000 p
• La liste des villes hôtes contiendra probablement les villes qui avaient été choisies pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2023 : Conakry, Kankan, Labé et Nzérékoré.
Dans ce contexte, pour rappel, le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, avait ordonné à la mi-février 2022, le remplacement de l’équipe du Comité local chargé de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football, que le pays est censé accueillir en 2025.
Ceci prouve bien que les autorités guinéennes tiennent à ce que cette édition soit organisée comme prévu dans le pays, sachant que le 30 novembre 2018, la CAF avait privé le Cameroun de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019. L’ancien président de la CAF, Ahmad Ahmad, avait déclaré à cette époque que le Cameroun avait accepté d’accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2021. Par conséquent, la Côte d’Ivoire, hôte d’origine de 2021, accueillerait la Coupe d’Afrique des Nations 2023 (qui sera organisée en Côte d’Ivoire durant les mois de juin et juillet), et la Guinée, hôte d’origine de 2023, accueillerait la Coupe d’Afrique des Nations 2025.
Par la même occasion, Mamadi Doumbouya a également demandé au ministère des Sports de réfléchir sur « la faisabilité de l’organisation par la Guinée » de la CAN 2025, et c’est là où le doute a fait son apparition.
De son côté, constatant un grand retard qui pourrait affecter la CAN 2025, la Confédération Africaine de Football aurait entamé dans les coulisses des discussions pour trouver un nouveau pays hôte.
L’Algérie, le Maroc et l’Afrique du Sud auraient déjà indiqué une position favorable pour la réception de la CAN 2025. Toutefois, une autre question s’est posée par elle-même : La Coupe d’Afrique pourrait-elle être une autre raison du conflit déjà établi entre les deux pays maghrébins ?
Voyons ce qu’a réalisé la Guinée pour accueillir la CAN 2025
D’abord en 2011, le pays avait ouvert le Stade Général Lansana Conté (de son ancienne appellation Stade de Nongo) de 50.000 places. Il s’agit là du plus grand stade du pays.
Le stade du 28 septembre à Conakry, peut quant à lui accueillir jusqu’à 35.000 personnes. Ce stade a été nommé 28 septembre 1958, car c’était le jour où la Guinée avait voté lors du référendum français, qui a finalement conduit à l’indépendance politique de la Guinée le 2 octobre 1958. Ainsi, la Guinée Conakry (anciennement Guinée française) a été la première ancienne colonie française en Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance politique vis-à-vis de la France.
Dans le but d’accueillir la Coupe d’Afrique des Nations, des propositions ont été faites pour développer ou réaménager le stade du 28 septembre afin d’accueillir plus de 70.000 spectateurs.
Côté accueil, les hôtels semblent suffisants dans la capitale Conakry, mais, en dehors de la capitale, les infrastructures sont très limitées, il n’y a pas suffisamment de routes et pas d’hôtels. Il reste trois ans avant l’événement footballistique et, selon certains médias, tout est si tardif qu’on parle d’un éventuel « abandon du projet ».
Autres prétendants et alternatives
A note que le Maroc apparaît comme le premier pays à s’être intéressé à accueillir cette coupe d’Afrique, selon certaines déclarations faîtes par le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, qui a jugé que dans le cadre de sa candidature à la Coupe du monde de football 2030, le Maroc pouvait également profiter de cet événement en 2025, pour démontrer ses infrastructures et son grand niveau d’organisation.
Dans le même contexte, il semble que la Confédération Africaine de Football tend à miser sur un pays maghrébin, pour lui faire l’honneur d’accueillir la Coupe d’Afrique, surtout que l’Algérie a formulé elle aussi son désir d’accueillir la CAN 2025, selon le souhait de Charaf-Eddine Amara, président de la Fédération algérienne de football.
Dans un contexte connexe, depuis 1988, le Maroc n’a pas organisé d’importants événements de football. Et il faut reconnaître que les stades marocains sont tout à fait capables d’accueillir des matchs de haut niveau, comme en témoignent les éliminatoires en cours de la CAF et de la Coupe du monde au Qatar. Les stades étaient remplis de foule et ils ont fait preuve d’une grande organisation et d’un excellent comportement de la part du public.
Finalement qu’est-ce qui va se passer ?
Devant le flou qui plane toujours sur la possibilité que la CAN 2025 puisse avoir lieu en Guinée, des rapports africains n’ont pas caché leur crainte et ont révélé de grands doutes quant à la possibilité d’organiser la 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 en Guinée, et ce en raison de plusieurs problèmes liés au développement des infrastructures et surtout aux troubles sécuritaires de la période récente.
Toutes les instances sportives internationales se demandent « pour qui la CAF fera pencher la balance ? » Restons donc aux aguets quant à la décision « finale et officielle » !
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