Africa-Press – Guinée. Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, l’enlèvement et la disparition d’un enfant de 3 ans à Kondembadou, dans la préfecture de Guéckédou, le 25 juillet dernier, continue de focaliser les attentions et d’alimenter les débats.
Koly Komano, enlevé en pleine journée à Kondambadou, pendant le marché hebdomadaire par Jeannette Lélano, n’a été ni tué ni jeté dans une rivière. Son enlèvement impliquerait de nombreuses personnes et des responsables locaux dont le maire de Kondembadou. C’est du moins ce que soutient Daniel Kamano, un des proches de Koly Komano.
Très intelligemment, Daniel Kamano, après son implication auprès des siens pour éviter des affrontements entre les populations de Taouléla et celles de Kondembadou, est allé à la rencontre de Jeannette Lélano, l’accusée principale de cet enlèvement.
« J’ai eu la chance de rencontrer Jeannette Lélano dans son lieu de détention, au courant de cette semaine, je me suis fait passer pour un de ses proches, qui veut l’aider à sortir de prison, mais à la seule condition de me dire la vérité. La dame m’a dit que tout ce qu’elle a dit aux enquêteurs était faux. Qu’elle n’a ni tué l’enfant ni jeté celui-ci dans une rivière. Mais, pour qu’elle parle, elle a besoin d’être protégée. Je lui ai fait comprendre que la seule chose qui pourrait l’aider à sortir de prison, c’est si elle me disait la vérité. Après, elle m’a expliqué que l’enfant enlevé a été vendu en complicité avec le Maire de Kondembadou, Mamou Souaré, un certain Hina, le Président du District, Oumar Kamano, un certain Thomas, une femme vendeuse du nom de Foulamousso Bah et Thomas Koïvogui, alias Abousylimane, résident à Macenta. C’est ce dernier qui a acheté l’enfant à Kondembadou. Après avoir cité ses complices, elle a décrit Abousylimane comme une personne de grande taille, teint noir et barbu, venu à bord d’une voiture teintée, au marché hebdomadaire de Kondembadou, le lundi 25 juillet vers 14 h. D’enquête en enquête, il se trouve que le type Abousylimane habite à Macenta dans le quartier Jumodou, mais actuellement il vit à N’Zérékoré. Jeannette Lélano a soutenu que c’est Oumar Kamano qui l’a contactée pour revendre l’enfant avec la complicité entre autres du maire de Kondembadou et du Président du District. La dame Foulamousso est impliquée du fait d’avoir hébergé dans sa maison le petit Koly avant qu’il ne soit remis à l’acheteur. Oumar Kamano m’a promis deux millions de francs qu’il me remettra à ma sortie de prison et qu’ils feront tout pour me libérer dans trois mois et de ne jamais dénoncer les autres dans l’affaire. Elle soutient avoir vu beaucoup d’argent remis par Abousylimane au maire de Kondembadou dans un sac en plastique noir. C’est pourquoi, nous les parents du petit Koly Komano, demandons à la justice de nous aider à récupérer notre enfant. Nous savons maintenant qu’il n’a pas été tué, en tout cas pas par Jeannette. Si les recherches sont bien menées, nous aurons la chance de le retrouver vivant. Le cas échéant, nous demandons aux autorités judiciaires de faire toute la lumière sur cet enlèvement suivi de disparition pour que tous les auteurs, commanditaires et complices soient identifiés et punis à la hauteur de leur forfaiture », a dit Daniel Kamano, très remonté.
Aux dernières nouvelles, en plus de Jeannette Lélano, la présumée auteure principale de cet enlèvement, Saa Tinguiano, son époux et Oumar Kamano, qui tentait de vivre avec Marie Kamano, la maman de la victime, le maire de Kondembadou, Mamoudou Souaré, le Président du District central de Kondembadou, Hina, Foulamousso Bah, le responsable des jeunes de Kondembadou, sont également mis aux arrêts et gardés à la prison civile de Guéckédou. Etant donné que ce dossier pénal n’est pas dans les prérogatives de la justice de paix de Guéckédou, la réaction du tribunal de première instance de Macenta ou de Kankan, reste très attendue.
En attendant de tirer cette histoire au clair, les populations de Taouléla, dans la commune rurale de Panziazou, d’où est originaire le petit Koly Komano, sont très en colère et exigent plus que jamais que toute la lumière soit faite sur cet enlèvement.
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