COP27 : les conférences sur le climat, comment ça marche ?

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COP27 : les conférences sur le climat, comment ça marche ?
COP27 : les conférences sur le climat, comment ça marche ?

Africa-Press – Guinée. Depuis 1995, une centaine de pays se réunissent chaque année pour établir une feuille de route qui vise à limiter les effets du réchauffement climatique. La COP, dans sa 27e édition s’ouvre ce 7 novembre, à Charm el-Cheikh en Égypte. Mais d’où vient cet acronyme ? Et ces réunions sous forme de grand-messe sont-elle vraiment nécessaires ?

Il était une fois…

La première COP se tient en 1995 à Berlin. Trois ans auparavant, 197 pays signaient la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) lors du Sommet de Rio de 1992 et s’engageaient à -en partie- stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre « à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse. »

Bien que ces réunions tiennent chaque année de rendez-vous incontournable de l’écologie, les effets de la crise climatique n’ont eu de cesse, depuis, de s’accentuer, et les engagements pris par les États restent grandement décriés par les scientifiques et les associations environnementales.

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La COP, c’est quoi?

Le terme de COP provient de l’acronyme de « conference of parties » en anglais, qui se traduit par « conférence des parties signataires » en français en référence à la CCNUCC, premier acte d’un engagement climatique à l’échelle mondiale.

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Chaque année, plus de 200 pays se rassemblent pour aborder les urgences climatiques, et ce pendant deux semaines. Les conférences les plus importantes, marquées d’engagements forts à l’instar de l’accord de Paris en 2015, ont lieu toutes les 5 ans. La 27e édition se tiendra à Charm el-Cheikh en Egypte. Elle devrait définir les orientations climatiques de ces prochaines années.

Plus de 120 dirigeants mondiaux se rendront sur place. Cependant, les deux principaux pollueurs mondiaux, Chine et Etats-Unis, dont la coopération est cruciale, ne s’exprimeront pas lors du sommet. Le président chinois Xi Jinping ne viendra pas en Egypte, et son homologue américain Joe Biden, retenu par les élections de mi-mandat, passera rapidement à la COP le 11 novembre

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Ces réunions sont-elles nécessaires ?

En 2015, l’Accord de Paris faisait du maintien du réchauffement de la planète à 1,5 °C, l’impératif climatique numéro un. Si les objectifs inscrits dans cet Accord sont juridiquement contraignants, les voies afin d’y parvenir ne le sont pas.

Développement des voitures vertes en Inde, pic des émissions pour la Chine prévu en 2030 (pour ensuite redescendre), neutralité carbone planifiée pour 2050 pour les États-Unis, les stratégies se décident à la discrétion de chaque gouvernement. Dans un article, Fiona Harvey, correspondante environnement du Guardian, estime que « ces objectifs nationaux, appelés “contributions déterminées au niveau national” ou CDN, n’ont pas suffi à maintenir le monde dans les limites des objectifs de température de Paris. S’ils étaient atteints, ils entraîneraient un réchauffement de 3 °C ou plus, ce qui serait désastreux. »

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Chargement du lecteur… En plus d’objectifs trop peu ambitieux, selon la journaliste britannique, « tout le monde savait à Paris que les CDN étaient inadéquates, c’est pourquoi les Français ont intégré dans l’accord un « mécanisme de cliquet » par lequel les pays devraient revenir à la table des négociations tous les cinq ans avec de nouveaux engagements. »

Les engagements actuels des pays sont pourtant loin d’être à la hauteur des objectifs de l’accord de Paris de 2015, pierre angulaire de la diplomatie climatique. Soit contenir le réchauffement de la planète « nettement » sous +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, et si possible à +1,5°C. Les dernières « contributions nationales », si elles étaient pour une fois pleinement respectées, laisseraient au mieux le monde sur une trajectoire de +2,4°C d’ici la fin du siècle, selon l’ONU. Et avec les politiques menées actuellement, c’est même un catastrophique +2,8°C qui se profile.

Symbole de la « reculade » que beaucoup disent craindre, seuls 29 pays ont déposé depuis la COP de 2021 des plans de réductions rehaussés, alors même qu’ils avaient adopté un « pacte » les appelant à le faire. Les éventuelles annonces de réductions supplémentaires à Charm el-Cheikh seront donc scrutées de près.

Que pourrait-il être décidé à la COP27 ?

La COP27 ne débouchera pas sur une décision, les discussions devant se poursuivre à horizon 2024. Près de 100 chefs d’Etat et de gouvernement doivent prendre la parole les 7 et 8 novembre 2022 devant les délégués réunis à Charm e-Cheikh pour la 27e conférence mondiale sur le climat de l’ONU.

Des interventions sur fond de crises multiples et liées qui secouent le monde, invasion de l’Ukraine, inflation galopante et menace de récession, crise énergétique ou alimentaire. Un contexte qui risque de faire passer au second plan le dérèglement climatique, dont les impacts dévastateurs se sont multipliés en 2022 – inondations dévastatrices, canicules, sécheresses mettant à mal les récoltes.

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La communauté scientifique estime, elle, qu’afin de rester en dessous du seuil de 1,5 °C, les émissions mondiales doivent être réduites de 45 % -par rapport aux niveaux de 2010 – d’ici à 2030, et de là, atteindre des émissions nettes nulles d’ici à 2050.

Si la course aux annonces est lancée, les experts du GIEC, dans leur dernier rapport publié en août, prévoient que « dans tous les scénarios d’émissions envisagés, la température à la surface du globe continuera d’augmenter au moins jusqu’au milieu du siècle. »

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