Africa-Press – Guinée. Le cerveau n’est plus une boîte noire. Non seulement les scientifiques sont désormais capables de le “lire”, mais ils peuvent également modifier son activité. Ceci, à l’aide de dispositifs implantés qui en stimulent des régions spécifiques avec des courants électriques. Les objectifs sont aussi divers qu’ambitieux: traiter des maladies comme la dépression ou la maladie de Parkinson, améliorer la mémoire, ou même… redonner la parole à des personnes qui l’ont perdue, notamment suite à un AVC, en décodant ce qu’elles veulent dire.
Cette dernière décennie, le développement de ces implants cérébraux s’est accéléré de façon vertigineuse. Désormais, les chercheurs s’attellent à une nouvelle tâche: connecter le cerveau à des machines situées à l’extérieur du corps. Ces interfaces cerveau-machine, actuellement en phase de test, visent à redonner de la mobilité à des personnes paralysées en leur permettant de contrôler par l’esprit des fauteuils roulants ou des prothèses.
Clinatec a fourni l’exemple le plus abouti
L’exemple le plus abouti a été mis au point à Grenoble par des scientifiques du centre de recherches Clinatec. Grâce à leur implant, qui décrypte l’activité du cortex moteur, un patient tétraplégique a réussi en 2019 à remarcher en “conduisant” par l’esprit un exosquelette. Quatre ans plus tard, ce même implant a permis un nouvel exploit: une personne paralysée a pu contrôler elle-même ses membres.
Au lieu de connecter le cerveau avec une machine extérieure au corps, il envoie les “ordres” de l’utilisateur à un deuxième implant, localisé sur sa moelle épinière. Ce deuxième dispositif transforme ces messages en stimuli électriques qui réactivent les nerfs contrôlant les bras ou les jambes, redonnant de la mobilité à des personnes paralysées à cause d’un traumatisme de la colonne vertébrale.
Une connexion cerveau-machine plus rapide et précise
Et les avancées dans le domaine promettent de se multiplier, avec un grand nombre d’implants en cours d’étude. Le plus connu est sans doute celui conçu par Neuralink, l’entreprise du milliardaire Elon Musk. Il possède dix fois plus d’électrodes que celles utilisées jusqu’à présent, ce qui pourrait rendre la connexion cerveau-machine plus rapide et précise. Neuralink a annoncé avoir posé le premier implant sur un patient, en janvier 2024. Ses capacités réelles devraient donc bientôt être connues. Sachant que, selon Musk, l’objectif à long terme est de connecter cerveau et intelligence artificielle. Une possibilité très lointaine, selon les experts du domaine… mais moins improbable qu’il y a dix ans.
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