le calvaire des bijoutiers, écartelés entre cherté des métaux et risques d’escroquerie

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le calvaire des bijoutiers, écartelés entre cherté des métaux et risques d’escroquerie
le calvaire des bijoutiers, écartelés entre cherté des métaux et risques d’escroquerie

Africa-Press – Guinée. De nombreux compatriotes exercent le métier de bijoutier tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Cette activité, qui consiste à se servir de métaux précieux comme l’or et l’argent pour fabriquer des bijoux, a priori rentable, ne s’exerce pas sans risques. Le risque le plus élevé est celui de tomber sur des escrocs vous proposant des métaux trafiqués. 15 septembre 2022, des bijoutiers de Conakry ont expliqué leurs difficultés avant d’interpeller les autorités sur leur situation.

Mamadou Yéro Diallo, bijoutier de profession, est revenu sur les difficultés qu’il rencontre dans la pratique de ce métier. « Nous travaillons avec l’or et l’argent. Il y a certaines personnes qui nous les donnent pour que nous faisions des bijoux pour elles ; et nous-mêmes, nous fabriquons des bijoux en or et argent pour revendre. Nous travaillons surtout l’argent, parce que c’est ce qui est le plus utilisé et qui est moins chère. Sans oublier la conjoncture qui est dure actuellement. Mais dans l’exercice de ce métier, nous rencontrons d’énormes difficultés parce qu’il y a de ces clients, quand tu travailles avec eux, au finish, ce sont des problèmes qui en découlent. Ils viennent te dire que tu as gâté leurs bijoux et qu’il faut payer. D’autres disent même que tu as changé leur argent ou leur or en de faux métaux. Ce qui fait que personnellement, quand quelqu’un vient avec de l’argent pour un travail, si ce n’est pas le vrai, je ne fais pas le travail. Il y en a d’autres qui viennent avec l’or, connaissant la valeur de ces métaux pour nous revendre, après l’achat, quelques temps plus tard, ils reviennent avec leurs parents ou autre qui nous disent qu’ils ont été victimes de vol et que nous avons acheté de l’or volé, tout ceci en complicité avec leurs parents ou ces gens pour nous arnaquer, nous avons été victimes de tout ceci », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, Mamadou Yéro Diallo a fait savoir que les prix des produits varient selon la qualité et la quantité. « Chez moi ici, une petite bague en argent coûte 100 000 GNF. Il y en a aussi à 300 000 voire 400 000 GNF. Mais, le prix dépend de la taille et du poids de la bague. Les chaînes, complet avec les boucles d’oreilles, la petite chaîne coûte 150 000 GNGF. Il y en a jusqu’à 1 million GNF, ça dépend de la taille et du poids de la chaine. On a de la clientèle de temps en temps et ils viennent en fonction du travail, de la qualité de ton travail », dit-il.

Mamadou Djan Bah, bijoutier de son état, pratique ce métier avec passion depuis plusieurs années, mais non sans difficultés. Il dénonce la cherté des prix des produits. « Ça fait plus de 30 ans que j’évolue dans la bijouterie. Pour vous dire vrai, nous travaillons dans la souffrance et rencontrons d’énormes difficultés. Les métaux sont coûteux. C’est le cas de l’argent qui vient de l’extérieur (Sénégal, Mali, Côte D’Ivoire) et un gramme d’argent coûte actuellement entre 10 000 et 12 000GNF. Il y a également l’or qui est très cher alors qu’il provient de chez nous ici. Je me demande si ce sont les autorités, les orpailleurs qui sont les causes de cette inflation. Un (1) gramme d’or est vendu aujourd’hui 400 000 ou 500 000 GNF. Normalement en Guinée ici, un (1) gramme ne devrait pas dépasser 200 000 GNF ».

Parlant des difficultés, Mamadou Djan Bah évoque entre-autres : « nous n’avons pas de matériels de travail, de machines de dernière génération qui facilitent vite le travail et autres, sans utiliser l’enclume et le marteau, car ce sont des vieux outils et travailler avec ça nécessite beaucoup d’énergie. Nous courrons aussi des risques, parce que nous sommes également victimes d’arnaque venant de personnes de mauvaise foi. Nous demandons aux autorités compétentes de nous venir en aide pour faciliter ce travail afin que les bijoutiers de Guinée soient reconnus sur le plan international », a-t-il sollicité.

Même son de cloche chez Mamadou Sadjo Bah, qui évolue dans ce métier depuis 1968. « Nous les ouvriers qui travaillons dans le domaine de la bijouterie, nous souffrons énormément dans l’exercice de cette activité, par manque de matériels de travail tel que la machine et autres. Alors que si tu n’as pas de matériel, tu ne peux pas faire un bon travail, car il y aura toujours de la lenteur dans la confection de ces bijoux. Nous demandons aux autorités de nous aider à avoir du matériel de travail et un centre artisanal où les ouvriers se réuniront pour pratiquer leur métier afin de représenter notre nation à l’échelle internationale… ».

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