Oumar Doumbouya, le juge de paix de Gaoual, fait arrêter un « malade » : une plainte annoncée contre lui à Conakry

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Oumar Doumbouya, le juge de paix de Gaoual, fait arrêter un « malade » : une plainte annoncée contre lui à Conakry
Oumar Doumbouya, le juge de paix de Gaoual, fait arrêter un « malade » : une plainte annoncée contre lui à Conakry

Africa-Press – Guinée. Les habitants et ressortissants de Madina Guilédji, un district de la sous-préfecture de Koumbia, dans la préfecture de Gaoual, sont très remontés contre le juge de paix de Gaoual. Ils reprochent au magistrat d’avoir fait arrêter et emprisonner « injustement » leur président de district, alors que celui-ci est malade, et annoncent une plainte contre lui.

Selon les informations tout est parti d’un problème entre deux voisins autour d’une génisse, dont chacun dit être le propriétaire. Saisi de la situation, le président du district de Madina Guilédji, Boubacar Baldé, se bouge pour tenter de trouver une solution à l’amiable.

« Le mardi 20 décembre, j’ai été informé par Sally Alpha, qui réside à Walan (un des secteurs de Madina-Guilédji) qu’il y a un malentendu entre deux frères autour d’un animal errant, une génisse de deux ans. Je suis allé les rencontrer, accompagné d’un membre de la coordination des éleveurs de Koumbia. Chacun s’est expliqué. Le premier, nommé Elhadj, avait déjà marqué l’animal en question.

Il soutient que c’est sa vache qui a donné naissance à cette génisse, avant de mourir quelque temps après. Le second, c’est Kékoura, qui soutient également que l’animal lui appartient. J’ai demandé à ce que chacun apporte la preuve de ce qu’il avance. En attendant, Sally Alpha, qui est éleveur, est chargé de s’en occuper en vue d’aider à trouver la solution, s’il le faut à l’amiable », a expliqué M. Baldé, interrogé par notre rédaction.

Le lendemain, le nommé Sally Alpha appelle le président du district pour l’informer qu’il a réussi à trouver une solution au problème. « Ils m’ont appelé à Walan, je suis venu, toujours accompagné de Lama Kourfamou, un des membres de la coordination des éleveurs de Koumbia. Ils m’ont dit que le problème était terminé.

Le vieux Sally Alpha a demandé à son enfant de laisser le bœuf à son voisin, Elhadj. Le vieux a expliqué que c’est lui qui a fait venir le père de ce dernier de Fossou à Walan, donc les deux jeunes sont de sa famille. Lama et moi, nous n’étions là-bas qu’à titre de témoins. J’ai dit d’accord, comme vous vous êtes entendus en famille, Dieu merci, c’est bon. Je leur ai prodigué des conseils avant de quitter les lieux.

Mais, vingt-quatre heures après, Boubacar Baldé reçoit une convocation du poste de gendarmerie de Koumbia contre le nommé Elhadj, dans le cadre de ce même problème. Il prend le jeune en question et va avec lui au poste de gendarmerie de Koumbia, où ils seront retenus tous les deux. Sur instruction du juge de paix de Gaoual, les agents de sécurité procèdent à l’interpellation des nommés Kékoura et Lama Kourfamou.

Le 25 décembre, tous les quatre sont transférés à Gaoual, où ils ont été placés d’abord en garde à vue à la gendarmerie départementale, avant d’être déférés à la prison civile. Entretemps, la santé déjà fragile du président du district de Madina Guilédji s’est détériorée, il a même été admis à l’hôpital de Gaoual pour des soins. Cette situation suscite une vive indignation à Koumbia, où les citoyens dénoncent une « véritable injustice ».

C’est aussi l’avis de l’Association pour le développement de Madina-Guilédji (ADEMA) basée à Conakry. Le président de cette structure, Mamadou Moustapha Diallo, a fustigé et condamné cet acte, avant d’annoncer son intention de déposer une plainte au parquet général de Conakry contre le juge de paix de Gaoual, Oumar Doumbouya.

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