Travaux T13 À Dubréka: Calvaire des Usagers en Pluie

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Travaux T13 À Dubréka: Calvaire des Usagers en Pluie
Travaux T13 À Dubréka: Calvaire des Usagers en Pluie

Africa-Press – Guinée. Les travaux de construction de la transversale N°13, distante de 8 km dans la commune de Dubréka ont débuté en octobre 2024. La durée d’exécution de ce chantier est de 36 mois. L’entreprise Pavifort Al-Associates S.A, chargée des travaux, promet de respecter ce délai.

Alors que le chantier est exécuté à hauteur de 25%, le calvaire des usagers de ce tronçon est indescriptible avec l’arrivée des grandes pluies. Les habitants du quartier Kindiady, secteur Maboya, qui sont les plus impactés par les travaux, souffrent énormément.

Avec l’abondance des pluies ces deux derniers jours, les usagers ont été confrontés à d’énormes difficultés pour traverser le pont situé au niveau du marché de Maboya. Il a fallu la mobilisation des jeunes du quartier venus prêter main-forte aux motards et aux piétons pour franchir cette étape. Les véhicules, quant à eux, étaient contraints de faire demi-tour faute de passage.

Interrogé sur cette situation ce jeudi 3 juillet, Abdoul Diop, directeur général adjoint de Pavifort Al-Associates, a déclaré que ‘’nous n’avons enlevé de pont pour en mettre un autre. Par contre, pour pouvoir construire un pont, il faut creuser. On ne peut pas faire de pont durant l’hivernage. On a à peu près 7 dalots sur la T13 et 2 ponts. On n’a pas encore démarré les travaux de pont. Il y a un dalot qu’on a commencé à fouiller au PK1-260. Et en ce moment, la fouille est remplie d’eau’’.

Il affirme que ‘’nous n’avons pas encore effectué un an, et aujourd’hui, nous sommes à 25 % des travaux. Nous venons de notifier l’arrêt partiel à notre client, qui est l’AGEROUTE, à cause de l’hivernage. Durant cette période, on ne peut rien faire, surtout pour les travaux de bétonnage et de terrassement. Il faut que le sol soit sec au minimum pendant 48 heures. Mais avec les pluies actuelles, ce n’est pas possible’’.

Toutefois, le directeur général adjoint de l’entreprise promet de poursuivre certains travaux sur le terrain. ‘’On va faire le nécessaire. C’est notre première saison des pluies. Quand on a commencé en octobre, il n’y avait pas encore d’hivernage (…). On ne va pas travailler sur le terrassement, mais on va continuer à faire fonctionner notre concasseur, produire des bétons, des agrégats, et constituer des stocks pour les travaux. Il y a une aire de préfabrication où nous allons installer des moules métalliques et faire du coulage sur place. Une fois la saison des pluies terminée, nous reviendrons couler sur le terrain. Mais pour l’instant, les conditions météorologiques ne nous le permettent pas’’, assure M. Diop.

Habitante du quartier et vendeuse au marché de Maboya, Aissatou Baldé tire la sonnette d’alarme. ‘’Tous les jours, je suis sur cette route, mais nous souffrons énormément. Nous allons jusqu’au grand marché de Kénien pour nous approvisionner en poisson. Nous quittons ici à 3h du matin. Nous payons 40 000 GNF au motard jusqu’à Sodefa à cause du mauvais état de la route. Ensuite, le transport aller-retour jusqu’à Kénien coûte 100 000 GNF. Aujourd’hui, j’ai été obligée de porter les cartons de poissons sur la tête pour traverser. J’ai failli être emportée par les eaux. Nous manquons de route. Quand nous allons au Km 36 acheter des condiments, le transport aller-retour coûte 40 000 GNF. C’est pourquoi, nous ne gagnons pas de bénéfice sur ce que nous revendons’’, déplore-t-elle.

Et d’ajouter: ‘’A cause de la dégradation poussée de la route, tout est cher au marché. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide, car nous souffrons énormément. D’ailleurs ici, nous manquons presque de tout. Il n’y a pas d’hôpital, pas d’écoles publiques dignes de ce nom, pas d’eau. À tout cela s’ajoute le manque de route’’.

Même son de cloche chez Tiguidanké Diallo, vendeuse de condiments au marché de Maboya. ‘’Nous souffrons beaucoup. Il n’y a pas de pont. Quand la pluie tombe, notre passage est bloqué. Le transport coûte excessivement cher, car les véhicules ne circulent pas ici. Nous sommes obligées de prendre des motos. Quand il pleut beaucoup, les motards nous déposent à côté du pont. Nous portons nos bagages sur la tête pour traverser, alors que c’est très dangereux’’, témoigne-t-elle, visiblement préoccupée par la situation.

Alors que l’achèvement des travaux devrait désenclaver cette zone qui souffre d’un manque criant d’infrastructures de base, les usagers de cette route sont contraints de prendre leur mal en patience.

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