Menace sur la presse : un Sit-in devant la HAC le 28 septembre « pour dire que trop c’est trop »

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Menace sur la presse : un Sit-in devant la HAC le 28 septembre « pour dire que trop c’est trop »
Menace sur la presse : un Sit-in devant la HAC le 28 septembre « pour dire que trop c’est trop »

Africa-Press – Guinée. La Haute autorité de la communication (HAC) a eu la main lourde contre les animateurs de l’émission politique phare de la radio Nostalgie « Africa 2015 ». Ses trois animateurs et l’émission elle-même sont suspendus pour une durée d’un mois. Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) se dit déçu par cette décision et envisage des actions dans les jours à venir, notamment un sit-in devant l’institution de régulation des médias et de la communication. C’est ce qu’a indiqué Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG.

La suspension pour un mois de l’émission Africa 2015 et de ses animateurs (Mathé Bah, Kalil Camara et Mikaël Barry) passe mal dans les rangs du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée. Sékou Jamal Pendessa ne mâche pas ses mots. « C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris cet autre manquement de la Haute Autorité de la Communication dans ses démarches. Il faut rappeler qu’il y a eu beaucoup de rumeurs ici selon lesquelles la HAC était en train de recevoir des instructions de la part de la junte et qu’elle était prête à les appliquer pour museler la presse. Nous avons envoyé deux missions à la HAC pour les interpellé, et lors de la dernière réunion qu’on a eue à la HAC avec les associations presse, nous avons réitéré cette préoccupation de la base. La HAC nous rassure toujours qu’elle est indépendante et qu’elle ne reçoit pas d’instructions ; mais, force est de reconnaître que désormais, c’est établi par les agissements de la HAC que cette instance de régulation reçoit des ordres et les applique. On ne peut pas comprendre que la HAC qui nous invite à respecter les règles viole elle-même des règles dans ses démarches. Dans le cas Aly Badra Soumah de Sabari Fm et Nfaly Guilavogui du groupe Évasion, nous avons dénoncé le fait que la HAC s’est permise de les inviter par une convocation téléphonique alors que c’est un écrit qui doit leur parvenir. Puisqu’on s’est limité à des dénonciations, la HAC dit attendez, vous n’avez rien vue encore. Dans le cas Nostalgie, elle n’a même pas pensé à ces convocations téléphoniques illégales. C’est comme ça que les commissaires se sont retrouvés entre les quatre murs pour décider du sort d’un média et des journalistes. Un mois de suspension pour trois journalistes et pour l’émission, cela veut dire qu’il n’y a même pas la possibilité pour une autre équipe de prendre le relais en attendant que les autres ne purgent leurs sanctions », martèle-t-il.

Selon le secrétaire général du SPPG une manifestation est prévue dans les prochains jours devant la HAC. « On dit, trop c’est trop. Notre génération a des responsabilités face à l’histoire. Si en 1958, le peuple de Guinée s’était fortement mobilisé pour dire Non à la colonisation et Oui à l’indépendance et à la liberté, dont les résultats ont été proclamés dans la salle du 25 août où siège la Haute Autorité de la Communication qui ne connaît même plus la valeur de l’indépendance aujourd’hui, nous aussi nous disons à tous les professionnels des médias de se mobiliser fortement le 28 septembre cette fois-ci en 2022 pour aller dire « non au musellement des médias, oui à l’indépendance des journalistes et oui à la liberté de la presse’’. Et on ne va pas se limiter qu’à Conakry. Symboliquement, on a choisi la HAC ici pour le sit-in de ceux-là qui résident à Conakry et environs. A l’intérieur du pays, toutes nos antennes sont mises en mouvement depuis la nuit déjà. La réunion d’hier a été élargie aux antennes. Là-bas aussi, il y aura des sit-in le même jour et à la même heure devant les gouvernorats », a fait savoir monsieur Pendessa.

En outre, Sékou Jamal Pendessa appelle les journalistes à se lever pour défendre les acquis obtenus par les précédentes générations. « Si on ne se lève pas, qu’est-ce qui va se passer ? Nous serons amenés à fermer les bouches l’une après l’autre. Très malheureusement, si cela est fait, des devanciers qui ont sacrifié leur vie et qui ont accepté de faire la prison comme le doyen Souleymane Diallo du Groupe de presse Lynx/Lance pour que la liberté de la presse soit effective dans notre pays, va mourir dans le regret, parce que lui, c’est de son vivant même qu’il assistera à la mort de la liberté de la presse. Et quand il ira à l’au-delà, il va transmettre la mauvaise nouvelle à ceux-là qui sont déjà morts. Nous, nous disons qu’au SPPG, on ne l’acceptera pas. Ils ont joué leur partition pendant leur temps, à notre tour, nous allons jouer notre partition. On ira à la HAC pour dire que trop c’est trop », a martelé Sékou Jamal Pendessa.

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