Africa-Press – Guinee Equatoriale. Un dinosaure sera-t-il la première créature extraterrestre identifiée sur une exoplanète ? Sans doute pas… Mais la période durant laquelle ils ont vécu sur Terre correspond à celle où les indices de la présence d’une activité biologique, donc de traces de vie, seraient les plus faciles à détecter, si d’hypothétiques et lointains astronomes avaient étudié notre planète.
Le spectre lumineux de la Terre à différents moments clé
Ce sont des chercheurs de l’Université de Cornell qui ont réalisé cette étude basée sur l’analyse de deux paires de biosignatures. : oxygène et méthane et ozone et méthane. Les deux dépendent fortement du niveau d’oxygène et de carbone atmosphérique qui a énormément varié au cours du Phanérozoïque, un éon qui couvre les derniers 541 millions d’années (Ma) de l’histoire terrestre.
Pour mieux appréhender ces variations, les scientifiques ont utilisé différents modèles pour évaluer la quantité d’oxygène dans l’atmosphère à cinq dates clés.
Les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society Letters, se sont ainsi focalisés sur la Terre d’il y a 500 Ma, avant l’apparition des plantes terrestres.
Puis d’il y a 400 Ma, après l’évolution des premières plantes vasculaires, et à 300 Ma, quand la planète était dominée par des forêts marécageuses. Et à 200 Ma au moment où un certain équilibre entre photosynthèse et dégazage volcanique s’établit et enfin à 100 Ma, durant la dislocation de la Pangée, le supercontinent qui réunissait toutes les terres émergées.
Les résultats indiquent que la teneur en CO2 a régulièrement décrue au cours de cette période, passant de plus de 3000 ppm (partie par millions) il y a 500 Ma à un peu plus de 400 ppm aujourd’hui.
L’oxygène quant à lui a suivi une courbe inverse passant de quelques pourcents il y a 500 Ma à 21% de nos jours. Néanmoins, les auteurs identifient deux pics d’O2 : il y a 300 Ma et il y a 100 Ma avec des niveaux autour de 30%. Dans cet intervalle, la concentration d’oxygène atmosphérique est restée au-dessus du niveau actuel.
Fenêtre sur les dinosaures
Pour chacune de ces étapes, les scientifiques ont calculé l’empreinte lumineuse de la Terre : “Il ne s’agit que des 12 % les plus récents de l’histoire de la Terre, mais cela englobe à peu près toute la période pendant laquelle la vie était plus complexe que les éponges”, souligne, dans un communiqué Rebecca Payne, principale auteure de l’étude.
Il en résulte que les paires de biosignatures 02-CH4 et 03-CH4 étaient plus visibles entre il y a 100 et 300 Ma, une période qui couvre presque entièrement l’ère des dinosaures (-230 à -66 Ma). “L’empreinte lumineuse de la Terre moderne a été notre modèle pour identifier les planètes potentiellement habitables, mais il fut un temps où cette empreinte était encore plus prononcée – meilleure pour montrer des signes de vie”, souligne, dans le même communiqué, Lisa Kaltenegger, directrice de l’Institut Carl Sagan.
Bien que les astrobiologistes ne s’attendent pas à trouver l’équivalent d’un T. rex sur une exoplanète, cette étude permet de mieux savoir quelles signatures rechercher dans leurs atmosphères. Les modèles de spectres proposés ici identifient des planètes comme la Terre phanérozoïque comme les cibles les plus prometteuses pour trouver de la vie dans le cosmos.
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