Africa-Press – Guinee Equatoriale. Le « mauvais » cholestérol est l’un des principaux facteurs de maladies cardiovasculaires qui tuent une personne toutes les 33 secondes aux Etats-Unis », déplore Alan Remaley, chercheur à l’Institut américain du cœur, des poumons et du sang. « Et pour vaincre son ennemi, il faut d’abord savoir à quoi il ressemble. » Dans une nouvelle étude, il a dressé un portrait plus précis du LDL, aussi appelé « mauvais » cholestérol, et en particulier d’une petite protéine essentielle à son absorption par le foie. Des découvertes qui pourraient bien ouvrir une nouvelle voie thérapeutique. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature.
Comprendre les « bons » et « mauvais » transporteurs de cholestérol
Le bon et le mauvais cholestérol, c’est un peu l’histoire de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Il n’existe qu’un seul cholestérol, essentiel à notre organisme, mais son effet dépend du transporteur qu’il emprunte. Les lipoprotéines LDL, surnommées « mauvais cholestérol », distribuent le cholestérol depuis le foie vers les cellules. En excès, ils risquent de s’agréger sur les parois des vaisseaux sanguins, et de favoriser la formation de plaques d’athérome, facteur de risque des maladies cardiovasculaires. « À l’inverse, les HDL, ou « bon cholestérol », agissent comme des éboueurs: elles ramènent le cholestérol excédentaire au foie pour qu’il soit recyclé ou éliminé », simplifie Alan Remaley, lors d’une interview pour Sciences et Avenir. Ce système de transport en deux sens est crucial pour l’équilibre lipidique. Alors qu’est-ce qui dysfonctionne chez les personnes souffrant d’hypercholestérolémie? L’assimilation du cholestérol dans les cellules du foie.
En temps normal, le LDL se fixe sur un récepteur de la membrane des cellules hépatiques, appelé LDLR. La membrane cellulaire se déforme alors, et crée une petite cavité pour accueillir le cholestérol, jusqu’à l’inclure complètement dans la cellule, grâce à une vésicule. On parle d’endocytose. Cette vésicule transporte le LDL et son récepteur à l’intérieur de la cellule. Une fois dans la cellule, la vésicule se fusionne avec un compartiment appelé endosome. L’acidité de l’endosome provoque la dissociation du LDL de son récepteur, qui est alors recyclé vers la surface de la cellule pour être réutilisé, tandis que le cholestérol contenu dans le LDL est utilisé pour fabriquer des substances essentielles, telles que les acides biliaires, ou éliminé.
Un défaut de liaison à l’origine d’une hypercholestérolémie
Mais chez les personnes atteintes d’hypercholestérolémie familiale, la liaison entre le LDL et son récepteur à la surface de la cellule hépatique fait défaut. Pourquoi? « Plusieurs scénarios sont possibles, mais souvent ces patients présentent une anomalie génétique du récepteur ou de la protéine du LDL qui se lie au récepteur, appelée « apolipoprotéine B », » éclaire le chercheur.
Des recherches antérieures avaient révélé comment les mutations du gène lié au récepteur entraînaient un mauvais repliement et un dysfonctionnement. Dans leurs nouveaux travaux, les chercheurs éclairent maintenant comment différentes mutations du gène de l’apolipoprotéine B peuvent aboutir à une conformation différente de la protéine et donc interférer avec la capacité des LDL à se lier au récepteur.
Conséquence directe: le LDL n’est pas correctement intégré par les cellules du foie, et reste dans le sang, conduisant à une hypercholestérolémie. « Le risque principal pour les personnes qui en souffrent réside dans les dépôts de LDL sur les parois des vaisseaux sanguins car ils peuvent conduire à de l’athérosclérose, cause sous-jacente de la maladie coronarienne qui peut engendrer un infarctus du myocarde », ajoute-t-il.
Les scientifiques disposent désormais de détails fondamentaux quant au processus de liaison du mauvais cholestérol aux cellules hépatiques, une étape essentielle à son élimination du sang. Cette découverte révèle également les conséquences d’une altération de la liaison LDL/récepteur, comme c’est le cas chez les patients souffrant d’hypercholestérolémie. « Grâce à ces nouvelles connaissances, nous avons affiné la compréhension des médicaments hypocholestérolémiants, tels que les statines, et nous espérons pouvoir concevoir, à terme, de nouveaux traitements qui ciblent précisément les parties que nous avons identifiées », conclut Alan Remaley.
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