Sécurité et Paix: Boléro Exprime Ses Doutes sur le Multilatéralisme

0
Sécurité et Paix: Boléro Exprime Ses Doutes sur le Multilatéralisme
Sécurité et Paix: Boléro Exprime Ses Doutes sur le Multilatéralisme

Mohamed Ali Nasra

Africa-Press – Guinee Equatoriale. À l’occasion de la conférence internationale sur la sécurité et la paix en Afrique et au Moyen-Orient, Hamada Madi Boléro, conseiller diplomatique du président Azali Assoumani, a livré à Paris, le 25 avril 2025, un diagnostic sur les défis géopolitiques auxquels l’Afrique est confrontée, plaidant pour une redéfinition de sa place dans un monde en pleine recomposition.

Réunis dans la salle Vaugirard du Palais du Luxembourg, les participants, invités par l’Institut Afrika et l’Institut Mandela, ont assisté à une intervention faite par Hamada Madi Boléro. Le forum, centré sur le thème « Sécurité et paix en Afrique et au Moyen-Orient », a été l’occasion d’échanges nourris sur les transformations en cours. Dans son allocution, Boléro a tenu à saluer les organisateurs pour leur engagement: « Je voudrais saluer, en notre nom collectif, les organisateurs de ce colloque, en particulier le docteur Paul Kananura et tous les membres de l’Institut Afrika, pour leur précieux travail de réflexion et de réseautage autour des enjeux africains. » Un hommage qui souligne l’importance du dialogue et de la pensée collective pour inspirer l’action politique.

Boléro a rappelé que pour comprendre l’Afrique d’aujourd’hui, il faut aller au-delà des clichés et des récits médiatiques: « Si nous ne comprenons pas les dynamiques globales actuelles, si nous ne savons pas les interpréter, nous courons à la catastrophe. » Parmi les défis évoqués, la démographie occupe une place centrale. Le collaborateur du chef de l’Etat comorien a rappelé que la population africaine pourrait atteindre 2,5 milliards d’habitants en 2050, et 4,3 milliards d’ici 2100. Il a plaidé pour une transition démographique maîtrisée, combinée à un investissement massif dans l’éducation et la santé, afin d’éviter que la jeunesse du continent ne tombe dans la marginalisation ou la violence.

Autre message fort de son intervention est l’affirmation progressive de la souveraineté africaine. « Aujourd’hui, de plus en plus d’États africains sont capables de définir leur propre politique étrangère », a-t-il souligné, voyant dans la multipolarité mondiale et l’émergence du Sud global une opportunité de diversification des alliances. Évoquant ces nouvelles relations internationales, il a observé que « la Chine, la Turquie, l’Inde, les Émirats Arabes Unis, et bien sûr la Russie, comptent désormais parmi les partenaires stratégiques de l’Afrique. »

Boléro a exprimé ses doutes sur la pertinence du multilatéralisme aujourd’hui, illustrant son propos par la question de Mayotte: « Comment un membre permanent du Conseil de sécurité, à savoir la France, peut-il prétendre défendre le droit international tout en violant les résolutions concernant le statut de Mayotte ? » Pour lui, ces incohérences alimentent la méfiance grandissante du Sud global envers l’Occident. Il a aussi mis en garde contre la fragilisation des frontières africaines, en particulier au Sahel et en Afrique centrale: « Les frontières ne disparaissent pas, mais elles deviennent de plus en plus floues. » Un phénomène qui, combiné aux pressions démographiques et économiques, pourrait réveiller d’anciens conflits territoriaux.

Enfin, abordant la rivalité sino-américaine autour des ressources stratégiques, Boléro a estimé que l’Afrique pourrait en tirer avantage, à condition de savoir défendre ses intérêts. Il a toutefois averti que cette compétition risque également d’aggraver les tensions sur le continent.

Source: lagazettedescomores

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here