Pauvreté et Chômage Persistent dans la CEMAC, Selon le Rapport de la Banque Mondiale

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Pauvreté et Chômage Persistent dans la CEMAC, Selon le Rapport de la Banque Mondiale
Pauvreté et Chômage Persistent dans la CEMAC, Selon le Rapport de la Banque Mondiale

Africa-Press – Guinee Equatoriale. La région de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), composée du Cameroun, du Tchad, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République Centrafricaine et de la République du Congo, fait face à un panorama économique complexe en 2024, selon le dernier Baromètre Économique de la Banque mondiale. Bien qu’une reprise de la croissance économique soit attendue, des défis persistent, notamment en matière de pauvreté, de chômage et de dépendance aux ressources naturelles.

Le rapport révèle que la CEMAC a connu un ralentissement en 2023, avec une croissance du PIB de 1,8 %, contre 3,1 % en 2022. Cependant, une reprise de 3,4 % est projetée pour 2024, principalement tirée par le secteur des hydrocarbures. Malgré cette croissance modérée, la pauvreté continue d’augmenter, avec un tiers de la population vivant dans une pauvreté extrême (moins de 2,15 USD par jour). De plus, le chômage des jeunes est alarmant, avec un sur cinq sans emploi, éducation ni formation.

L’inflation, quant à elle, a diminué de 6,3 % en 2022 à 4,5 % en 2023, grâce à une politique monétaire stricte de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et à l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondiales. Néanmoins, les risques économiques demeurent, notamment la volatilité des prix du pétrole, l’instabilité politique et les phénomènes climatiques.

Le rapport met en lumière la nécessité de diversifier l’économie de la région, qui dépend largement des exportations de pétrole et de gaz. Le manque d’infrastructures adéquates, notamment en matière d’énergie et de transport, limite la croissance, tandis que le commerce intra-régional reste faible en raison des barrières tarifaires et non tarifaires.

La Banque mondiale recommande d’investir dans des secteurs tels que l’agriculture, la sylviculture et l’industrie manufacturière, ainsi que d’améliorer le capital humain à travers l’éducation et la santé. En outre, une plus grande intégration régionale est suggérée pour stimuler le commerce et la coopération entre les pays de la CEMAC.

Le rapport consacre une section spéciale à la conception d’instruments fiscaux pour promouvoir un secteur forestier durable dans le Bassin du Congo, le plus grand puits de carbone du monde. Malgré son importance mondiale, la déforestation et la dégradation forestière augmentent, notamment en République Démocratique du Congo (RDC).

Le secteur forestier contribue seulement entre 4 % et 6 % du PIB dans les pays du Bassin du Congo, en raison de la coupe illégale et du manque de transformation locale du bois. La Banque mondiale propose des réformes fiscales, telles que l’ajustement des taxes forestières en fonction de l’empreinte écologique, l’offre d’incitations fiscales pour des pratiques durables et la réinjection des revenus des ressources naturelles dans la conservation forestière.

La région a besoin de plus de soutien financier international pour compenser les efforts de conservation forestière. Actuellement, les forêts du Bassin du Congo reçoivent moins de financements que d’autres régions forestières comme l’Amazonie et l’Asie du Sud-Est. Le rapport recommande de renforcer la gouvernance forestière, d’améliorer la transparence et de promouvoir la certification forestière.

Il est également suggéré d’investir dans les infrastructures et les technologies numériques pour améliorer la surveillance et la traçabilité des produits forestiers. La coopération régionale est également essentielle pour harmoniser les politiques fiscales et environnementales et pour lutter contre la coupe illégale et la déforestation transfrontalière.

Le rapport de la Banque mondiale souligne la nécessité de réformes économiques et fiscales audacieuses pour faire face aux défis de la région. La combinaison de politiques fiscales bien conçues avec une meilleure gouvernance et coopération internationale peut aider les pays de la CEMAC à conserver leurs forêts, à promouvoir la croissance économique et à réduire la pauvreté.

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