Africa-Press – Guinee Equatoriale. Dans une évolution importante pour la protection des droits de l’homme en Afrique, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a élu le juge malien Modibo Sacko comme président, et la juge algérienne Chafika Ben Saoula comme vice-présidente, lors de sa 77e session tenue au siège de la Cour à Arusha, en Tanzanie.
Le juge Modibo Sacko succède à la juge tanzanienne Imani Daoud Aboud, dont le mandat de quatre ans s’est achevé après sa présidence de 2021 à 2025. Le juge Sacko avait occupé le poste de vice-président durant les deux dernières années de cette période.
Le juge Sacko est titulaire de deux doctorats en droit ; l’un en droit privé sur la répression des violations des droits de l’homme en temps de conflit armé, avec une étude de cas sur le Mali en 2019, et l’autre en droit public sur le renseignement dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en 2023.
Il possède également une vaste expérience judiciaire au Mali, où il a occupé plusieurs postes de conseil au ministère de la Justice et des Droits de l’homme. Il est actuellement juge à la Cour suprême et enseigne dans plusieurs universités et instituts militaires et de sécurité.
La juge Chafika Ben Saoula
La juge Chafika Ben Saoula assume le poste de vice-présidente à la suite de l’élection du juge Sacko à la présidence de la Cour.
Elle a été élue juge à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples en janvier 2017, et réélue en février 2023 pour un second mandat de six ans.
Elle détient un doctorat en droit public et est actuellement conseillère auprès du Conseil d’État et de la Cour des différends en Algérie.
Elle a occupé plusieurs fonctions judiciaires et administratives, dont juge dans les chambres criminelles et les cours d’appel, inspectrice dans les juridictions administratives et judiciaires, et conseillère auprès du ministre de la Justice.
Elle a publié de nombreux travaux sur la médiation, la réconciliation administrative, l’exécution des décisions administratives, et l’utilisation de la preuve audiovisuelle.
Durée des mandats
Le président et la vice-présidente élus exerceront leurs fonctions pour une durée de deux ans, de 2025 à 2027, conformément à l’article 21 du Protocole annexé à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui régit le fonctionnement de la Cour.
Missions de la Cour
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a été créée par un accord entre les États membres de l’Union africaine pour garantir la protection des droits de l’homme et des peuples sur le continent.
Elle constitue l’organe judiciaire de l’Union africaine, complémentaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Composition de la Cour
La Cour est composée de 11 juges issus des États membres de l’Union africaine, élus à titre individuel. Elle tient quatre sessions ordinaires par an, en plus de sessions extraordinaires si nécessaire.
La nouvelle mandature devrait renforcer le rôle de la Cour dans la protection des droits de l’homme en Afrique et assurer le respect des normes définies par les chartes africaines.
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