Africa-Press – Guinee Equatoriale. Cette enquête vise à clarifier l’utilisation des plus de 10.600 millions de F.CFA investis par le gouvernement pour la mise en œuvre de la première phase du projet de Télévision Numérique Terrestre (TDT) en Guinée Équatoriale.
Suite à l’annonce de l’extinction de la télévision analogique mondiale, le Chef de l’État a réagi immédiatement en mettant en place ce projet dans le pays, en allouant des sommes importantes pour trouver une entreprise compétente afin de répondre à la nécessité immédiate: assurer la diffusion des chaînes de télévision en Guinée Équatoriale. Malgré cet effort, les résultats escomptés ne sont pas visibles. Le projet souffre de constantes interruptions de signal, entraînant la perte de fichiers audiovisuels, bien que la pression pour le paiement de la totalité des travaux se fasse sentir.
Préoccupé par le bien-être de la population et les intérêts du gouvernement, le Vice-président a convoqué les ministères des Télécommunications, des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que les avocats de l’État et l’entreprise exécutante du projet, Wayang Technical, dirigée par des Espagnols, pour faire le point sur la situation réelle des travaux.
Lors de cette rencontre, la deuxième figure du pays a été surprise par plusieurs données incohérentes, qui ont suscité des alertes sur des indices de corruption, de commissions illégales et de détournements de fonds publics.
Il a été révélé que Wayang a été créée en Guinée Équatoriale le 24 janvier 2017 et enregistrée au Portugal un mois et demi après sa création, avant de remporter, trois mois plus tard, l’appel d’offres du projet TDT face à quatre autres entreprises ayant une expérience avérée dans ce domaine.
L’entreprise a déjà perçu 10.662 millions de F.CFA sur les plus de 20.000 millions de F.CFA du coût total de l’œuvre, correspondant aux travaux de la première phase, qui prévoient la mise en place de 12 centres émetteurs dans le pays. Pour certifier la qualité des travaux, trois audits ont été réalisés: Commission nationale, Betesa et Itrac, dont les rapports révèlent que l’entreprise manque d’expérience pour réaliser un projet de cette ampleur, avec une surfacturation du matériel pouvant atteindre 90 %, et l’acquisition d’équipements de mauvaise qualité.
De plus, les équipements installés ont la capacité de gérer 5 chaînes au lieu de 18, comme dans d’autres pays, et parmi ces 5 chaînes, seules certaines fonctionnent. Ces rapports indiquent également le manque d’une structure opérationnelle pour la mise en œuvre de la Télévision Numérique Terrestre et un manque de conception adéquate pour un projet de cette envergure ; en outre, des groupes électrogènes de faible puissance ont été achetés et du matériel non inclus dans le contrat a été acquis. En résumé, un projet a été exécuté sans l’ingénierie nécessaire pour garantir la qualité d’un projet TDT.
Après avoir pris connaissance de ces éléments, des doutes ont surgi chez le Vice-président équatoguinéen, engagé dans une lutte anticorruption dans le pays. Le membre du gouvernement ne comprend pas comment Wayang Technical, sans bureau en Guinée Équatoriale, a pu remporter un projet de cette envergure après seulement trois mois d’existence et sans ancrage dans le secteur. Il n’a pas non plus compris comment une telle somme d’argent a été perçue sans certification des phases du projet réalisées.
Face à cette série d’irrégularités et d’incertitudes, l’Exécutif a décidé que la Gendarmerie, en collaboration avec le Parquet Anticorruption, ouvre une enquête pour éclaircir cette affaire.
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