La Gendarmerie Ouvre une Enquête sur le Projet TDT

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La Gendarmerie Ouvre une Enquête sur le Projet TDT
La Gendarmerie Ouvre une Enquête sur le Projet TDT

Africa-Press – Guinee Equatoriale. La Gendarmerie Nationale a ouvert une enquête pour déterminer le sort des plus de 10 600 millions de FCFA investis par le Gouvernement pour la mise en œuvre de la première phase du projet de Télévision Numérique Terrestre (TDT) en Guinée Équatoriale.

Cette information découle de la réunion tenue le mercredi 22 janvier au Palais du Peuple à Malabo, où se sont réunies les institutions du secteur, en présence du Premier Ministre.

Suite à l’annonce de l’extinction de la télévision analogique mondiale, le Chef de l’État a réagi immédiatement en lançant ce projet, en allouant des sommes importantes pour trouver une entreprise qualifiée répondant aux besoins du moment: assurer la continuité des chaînes de télévision de Guinée Équatoriale.

Cependant, malgré cet effort, les résultats attendus ne sont pas visibles. Selon le gouvernement, le projet souffre de fréquentes interruptions de signal, entraînant la perte de fichiers audiovisuels, bien qu’une pression pour le paiement du reste des travaux persiste.

Le Vice-président de la République, soucieux du bien-être de la population et des intérêts du gouvernement, a convoqué les ministères des Télécommunications, de l’Information, des Finances, de la Trésorerie, ainsi que les avocats de l’État et l’entreprise exécutante Wayang Tecnikal, dirigée par des Espagnols, pour connaître la situation réelle du projet.

Lors de la réunion, plusieurs incohérences ont attiré l’attention du Vice-président, soulevant des alarmes sur des indices de corruption, de paiements de commissions et de possibles détournements de fonds publics.

Il a été révélé que Wayang a été créée en Guinée Équatoriale le 24 janvier 2017, enregistrée en Portugal un mois et demi plus tard, puis a remporté l’appel d’offres du projet TDT en Guinée Équatoriale trois mois après, face à quatre autres entreprises ayant une expérience avérée dans le secteur.

Le coût total du projet est de plus de 20 milliards de FCFA, dont 10 662 millions ont déjà été payés pour les travaux de la première phase, qui inclut l’installation de 12 centres émetteurs dans le pays.

Trois audits ont été réalisés pour certifier la qualité du projet: la commission nationale, Betesa et Itrac, dont les rapports convergent pour révéler que l’entreprise manque d’expérience pour réaliser un projet de cette envergure, a facturé de manière excessive des matériaux dont la différence atteint jusqu’à 90%, et a acquis du matériel de mauvaise qualité.

De plus, les équipements installés ne permettent que 5 canaux, au lieu de 18 comme dans d’autres pays, et parmi ces cinq, seuls certains fonctionnent. Un rapport indique aussi l’absence de structure opérationnelle pour la mise en œuvre du TDT, un design inapproprié pour un projet de cette envergure, ainsi que l’acquisition de groupes électrogènes de moindre puissance et de matériel non prévu dans le contrat.

En résumé, un projet a été exécuté sans l’ingénierie nécessaire pour garantir la qualité du TDT. Ces irrégularités ont soulevé des doutes chez le Vice-président, qui mène une lutte contre la corruption dans le pays. Il n’a pas compris comment Wayang Tecnikal, sans bureau en Guinée Équatoriale, a pu remporter un projet d’une telle ampleur trois mois après sa création, ni comment l’entreprise a pu encaisser une telle somme sans les certificats des phases réalisées du projet.

Face à ces irrégularités, le gouvernement a décidé que la Gendarmerie, en collaboration avec le Bureau Anti-Corruption, ouvre une enquête pour éclaircir cette affaire.

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