Africa-Press – Guinee Equatoriale. Le président du Conseil militaire au pouvoir au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a affirmé que des puissances occidentales ont conclu des accords avec des groupes terroristes pour frapper les pays du Sahel africain, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont décidé de s’unir au sein d’une confédération et de mettre fin à toute coopération militaire avec la France, en se tournant vers une alliance avec la Russie.
Le président nigérien s’exprimait lors d’un long entretien télévisé diffusé par la télévision publique nigérienne, durant plus de quatre heures, dans lequel il a abordé des sujets nationaux et internationaux, en mettant l’accent sur la situation sécuritaire difficile que traverse le Niger et la région du Sahel en général, face à la montée des groupes terroristes.
Le général Tiani a déclaré que des puissances occidentales, dont la France, cherchent à déstabiliser la « Confédération des États du Sahel » par des moyens indirects, notamment via des réseaux de renseignement, des acteurs régionaux et des groupes armés terroristes.
Le général, qui dirige le Niger depuis un coup d’État militaire survenu à la mi-2023, a qualifié la situation dans le Sahel de « vaste conspiration » impliquant des pays voisins, des services de renseignement étrangers et des acteurs internationaux, dans le but de faire échouer le projet de confédération sahélienne.
L’alliance sahélienne a été créée après la signature, à la mi-septembre 2023, d’un accord de défense mutuelle entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, en réponse à la menace d’intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour annuler le coup d’État qui avait renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Les trois pays sont devenus hostiles à l’Occident après avoir expulsé les forces françaises présentes depuis des décennies, et ont décidé de transformer leur accord de défense mutuelle en un projet d’unité confédérale avec une monnaie unique et un passeport commun.
Dans son entretien télévisé, le président nigérien a parlé de cellules françaises actives dans le Sahel pour déstabiliser la région. Il a déclaré que la première cellule a été créée après le coup d’État du 26 juillet 2023, sous la direction de Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président français Emmanuel Macron pour l’Afrique. Le général Tiani a précisé que cette cellule comprenait des officiers français, ayant pour objectif d’empêcher la contagion sahélienne et de préserver l’influence militaire française dans la région.
Quant à la deuxième cellule, il a affirmé qu’elle se trouve à l’Élysée, créée en septembre 2024 sous la supervision de Christophe Guyot. Selon Tiani, cette cellule comprend des éléments de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), ainsi que des diplomates et des responsables de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Le général Tiani a ajouté que cette deuxième cellule dispose d’un financement illimité pour accomplir sa mission principale: déstabiliser l’Alliance des États du Sahel, selon ses propos.
Le président nigérien a évoqué ce qu’il appelle une réimplantation du terrorisme dans les zones frontalières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, une région particulièrement touchée par les attaques terroristes ces dernières années, où opèrent des groupes affiliés à Daech et à Al-Qaïda.
Le général a expliqué que cette réimplantation passe par le déploiement de combattants venus du bassin du lac Tchad, accusant le Bénin voisin d’avoir permis à ces combattants de s’installer dans le nord de son territoire, une zone qu’il décrit comme étant sous influence française.
Le général nigérien a également révélé qu’une réunion s’est tenue le 15 mars 2025, réunissant des représentants occidentaux et des groupes armés comme Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Il a déclaré: « Ils veulent les utiliser pour mener une guerre indirecte contre l’Alliance des États du Sahel, en commençant par le Niger. »
Il a également accusé le Nigeria d’avoir accueilli les forces françaises expulsées du Niger et de leur fournir un soutien logistique. Il a cité deux réunions tenues à Abuja les 25 janvier et 3 février 2025, affirmant qu’elles ont constitué des moments clés dans la coordination de ces manœuvres présumées.
Le général au pouvoir au Niger a affirmé que son pays, avec le Mali et le Burkina Faso, affrontera tous ces dangers et défis par l’unité et la résilience. Il a déclaré que les pays du Sahel ont lancé leur force militaire conjointe pour renforcer leur préparation face à la menace terroriste.
Il a ajouté que cette force militaire est désormais prête à mener des opérations sur le terrain, affirmant qu’elle a déjà effectué des mouvements opérationnels. Il a précisé: « Nous montons en puissance parce que nous avons compris que notre destin en dépend. »
Il a estimé que les attaques étrangères croissantes visent le modèle représenté par l’Alliance des États du Sahel, en déclarant: « L’intensification des actions contre nos pays vise à faire tomber l’un d’eux pour qu’il ne serve pas d’exemple aux autres. » Il a conclu en disant que la confédération mène un combat existentiel, ajoutant: « Nous nous battons tout simplement pour la survie de l’être africain. »
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press