Africa-Press – Guinee Equatoriale. L’ambassadeur Troy Fitrell, assistant par intérim du secrétaire d’État américain aux affaires africaines, prononcera un discours devant la sous-commission des affaires africaines et de la politique mondiale de la santé, relevant de la commission des relations étrangères du Sénat, au sujet de la stratégie renouvelée de l’administration américaine envers le continent, dans sa première apparition officielle à ce poste.
Troy Fitrell, ancien ambassadeur des États-Unis en Guinée, comparaîtra mercredi devant cette sous-commission. Il devrait aborder les préoccupations liées à « l’influence malveillante de la Chine en Afrique », avec un accent probable sur la rivalité commerciale croissante entre les États-Unis et Pékin.
Il devrait détailler le plan en six points visant à renforcer le commerce et les investissements américains en Afrique, plan qu’il avait déjà présenté le mois dernier lors d’un événement organisé par la Chambre de commerce américaine en marge du Forum des PDG africains à Abidjan.
La stratégie comprend les éléments suivants:
1. Placer la diplomatie commerciale au cœur du partenariat afro-américain. Tous les ambassadeurs des États-Unis en Afrique seront évalués en fonction de leur capacité à promouvoir les entreprises américaines et du nombre de contrats qu’ils facilitent.
2. Collaborer avec les gouvernements africains prioritaires pour mettre en œuvre les cinq principales réformes du marché identifiées par le secteur privé, incluant les barrières tarifaires et non tarifaires.
3. Réaliser des projets d’infrastructure durable dans les pays prioritaires et mobiliser les capitaux privés.
4. Renforcer le leadership du Département d’État en matière de missions de diplomatie commerciale, comme la visite de Fitrell en Côte d’Ivoire.
5. Connecter une part plus importante des 300 000 entreprises américaines orientées vers l’exportation au marché africain.
6. Réformer les initiatives de promotion commerciale des États-Unis pour qu’elles acceptent plus de risques et soutiennent les entreprises américaines de manière plus rapide et efficace.
À cette occasion, Fitrell a également annoncé que Trump devrait accueillir un sommet des dirigeants États-Unis–Afrique plus tard cette année, probablement en marge des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, fin septembre.
Lors de son passage au Capitole, Fitrell pourrait faire face à des questions délicates sur plusieurs dossiers urgents, allant de l’avenir incertain de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) – qui permet des échanges exonérés de droits de douane – à la campagne de l’administration intitulée « des minerais contre la sécurité » en Afrique de l’Est, notamment en République démocratique du Congo.
Dans un entretien avec Zainab Usman, directrice du programme Afrique à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, Fitrell a déclaré que les objectifs des États-Unis en Afrique « ne sont pas transactionnels – ils sont transformationnels », en réaffirmant que la bonne gouvernance demeure une priorité essentielle.
Il a évoqué une évolution de la politique américaine, s’éloignant de l’aide au développement classique vers « un nouveau chapitre axé sur des partenariats fondés sur des intérêts économiques mutuels ». Il a ajouté: « Nous réinventons la diplomatie comme un puissant moteur de commerce, d’investissement et de croissance durable. »
Lorsqu’il a été interrogé sur la loi AGOA, qui expirera à la fin septembre sauf si elle est renouvelée par le Congrès, Fitrell s’est dit « admirateur » de ce texte, considéré comme un pilier du commerce entre les États-Unis et l’Afrique depuis 25 ans. Il a toutefois exhorté les pays africains à ouvrir davantage leurs marchés en retour.
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