Africa-Press – Guinee Equatoriale. Face à une litanie de records battus et des chiffres alarmants, le dernier rapport conjoint de Copernicus et de l’OMM expose une réalité inquiétante: en 2023, le coût humain et financier du changement climatique en Europe a atteint des sommets sans précédent.
Nouveau cri d’alarme. Mais sera-t-il entendu, vu la répétition du thème et de ses chiffres ? D’abord, le coût: 13,4 milliards d’euros. En 2023, le changement climatique et les événements qu’il a engendrés auront coûté cette somme à l’Europe. Le programme d’observation européenne de la Terre Copernicus et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) se sont mis de conserve pour sortir ce chiffre dans le rapport global qu’ils rendent public aujourd’hui et qu’ils ont voulu orienter vers les menaces sur la santé des populations.
Impressionnante litanie des records battus
“Les tendances sont inquiétantes”, résume Chris Hewitt, directeur des services climatiques à l’OMM. “Depuis les vingt dernières années, la mortalité due à l’augmentation des températures a globalement augmenté de 30%, et jusqu’à 94% de décès en plus dans les régions européennes” qui ont été regardées de près. Sachant que les risques et l’adaptation diffère selon les régions.
Les impacts sont connus, augmentation des accidents cardiaques, épuisement dû à la chaleur, surtout quand l’humidité ainsi que la force des vents s’accroissent. En 2023, les décès répertoriés l’auront été lors d’événements extrêmes, dont chacun se souvient, tempêtes (63 mors) inondations (44), incendies (44), selon les estimations de la base de données internationale concernant des catastrophes naturelles (EM-DAT).
De fait, la litanie est impressionnante des records battus ! Températures: 2023, année la plus chaude (ou la 2ème plus chaude selon les données retenues) jamais enregistrée, avec nombre record de jours présentant des “chaleurs extrêmes”. Si la moyenne d’augmentation est de 1°3 sur l’ensemble du globe, elle est de 2,3°C en Europe et encore plus vers le pôle Nord, + 3,3°C en Arctique.
Les glaciers fondent, entre 2022 et 2023, ceux des Alpes ont perdu 10% de leur volume. Quant à l’océan, son niveau est monté de 10,3 centimètres en 30 ans (depuis 1993). Surtout, sa température de surface s’accroît, 0,6°C supplémentaire depuis 1980. S’ensuit la possibilité de modifications des courants océaniques, de l’acidité des eaux (impact sur les coquillages dont les huitres), de la biodiversité marine…
Faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050
Evidemment, comme chacun le sait désormais, ces modifications sont dues à l’accumulation, inexorable actuellement, des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En 2023, le taux de concentration en CO2 était en moyenne de 419 ppm (partie par million). Quand il n’était que de (chiffres arrondis) 354 en 1990, 369 en 2000, 389 en 2010… Tout aussi inquiétant, l’augmentation régulière de la concentration de méthane, dont l’effet de réchauffement est 80 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. On l’évalue en partie par milliard, 1797 ppb en 2010, 1902 en 2023.
On l’aura compris, pour les années à venir, les inquiétudes se portent effectivement sur la santé des populations, comme dit plus haut, qui pourraient parfois se retrouver obligées de quitter des zones entières menacées (tempêtes, inondations, incendies), sans oublier la question de la sécurité alimentaire.
Au-delà de la liste des “données alarmantes”, le souhait de Copernicus et de l’OMM a été formulé par Mauro Facchini, à la tête de l’unité d’observation de la Terre de la DG Defis (directorate general for defence industry and space): faire de ces résultats obtenus par les scientifiques “un outil essentiel dans les objectifs de transition vers une énergie durable, avec réduction des émissions nettes de GES”. Avec pour objectif de faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.
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