Découverte d’un lien entre stress, microbiote intestinal et cancer colorectal

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Découverte d’un lien entre stress, microbiote intestinal et cancer colorectal
Découverte d’un lien entre stress, microbiote intestinal et cancer colorectal

Africa-Press – Guinee Equatoriale. Vous connaissez probablement le microbiote, mais connaissez-vous l’onco-microbiotique ? C’est une jeune discipline qui s’intéresse aux liens entre la flore intestinale, la survenue de certains cancers et bien sûr la réponse aux traitements.

Exemple avec un travail expérimental chinois présenté au dernier congrès européen de référence en gastro entérologie (United European Gastroenterology Week, UEGW) qui réunit du 12 au 15 octobre 2024 à Vienne (Autriche) plusieurs milliers d’experts.

Chez la souris, le stress chronique accélèrerait le cancer colorectal

Ce travail mêlant microbiote, cancer mais aussi stress s’est intéressé aux mécanismes par lesquels, chez la souris, le stress chronique accélèrerait le cancer colorectal en raison d’une perturbation de l’équilibre du microbiote intestinal.

Pour étudier ces complexes influences dans la survenue et l’accélération de la progression du cancer, le Dr Qing Li, de l’équipe du Pr Jinlin Yang (Hôpital West China, Sichuan), a eu recours à différentes manipulations, entre mélange d’antibiotiques (vancomycine, ampicilline, néomycine et métronidazole) pour épuiser la flore intestinale des rongeurs, recours à des transplantations de microbiote et induction de stress chronique.

Le stress chronique réduit un certain type de bactéries intestinales considéré comme essentielles

Ces travaux menés sur différents groupes de rongeurs ont démontré que le stress chronique augmentait non seulement la croissance tumorale, mais réduisait aussi un certain type de bactéries intestinales considéré comme essentielles à une bonne santé intestinale, le groupe des Lactobacillus.

“La progression du cancer colorectal liée au stress pourrait être attribuée à une réduction de certaines de ces bactéries comme Lactobacillus Plantarum”, a commenté le Dr Li, cette espèce étant logiquement pressentie comme cible thérapeutique potentielle dans la mesure où elle a été retrouvée ici en moindre quantité dans le microbiote des rongeurs malades.

“Nos résultats suggèrent que pour restaurer l’équilibre, une supplémentation orale en L. plantarum pourrait constituer une stratégie thérapeutique potentielle en renforçant les défenses naturelles de l’organisme”, a précisé la chercheuse qui devra évidemment à l’avenir consolider ses travaux, passer aux essais cliniques et étudier le microbiote de patients cancéreux pour mettre en évidence chez eux aussi cette réduction de L. plantarum.

On ignore encore ce qu’est un microbiote “sain”

Mais à ce jour, il n’existe aucune recommandation en matière de supplémentation, les applications pratiques visant à corriger les “déséquilibres” de la flore intestinale étant impossibles à déterminer dans la mesure où l’on ignore encore ce qu’est un microbiote “sain”.

D’ailleurs, en France, le recours aux tests dits de microbiote fécal, disponibles en ligne et proposant des analyses du microbiote intestinal à des fins prédictives de maladies chroniques, ont été recalés en 2023 par la Société Française de Microbiologie en association avec la Société Française Nationale de Gastroentérologie.

Toutefois, d’autres travaux de recherche cherchant eux à comprendre l’influence du microbiote intestinal sur la réponse aux traitements anti-cancer ou sur la survenue par exemple de complications digestives post-opératoires sont en cours. D’ailleurs, si vous voulez participer à la recherche, c’est possible. Il suffit de participer au projet French Gut.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press

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