Africa-Press – Guinee Equatoriale. Chaque 5 mai, le monde célèbre la Journée internationale des sages-femmes. À cette occasion, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), en collaboration avec l’UNFPA, a organisé un webinaire auquel a également participé le ministre de la Santé du Burkina Faso, un pays ayant réussi à réduire la mortalité infantile.
« Ignorer les sages-femmes, c’est ignorer les femmes, » a déclaré le Dr. Sinan Honton, directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, lors de cet échange avec les journalistes de REMAPSEN, où la Guinée équatoriale était représentée par son coordinateur, Clemente Ela Ondo Onguene.
Le directeur régional a rappelé que le travail des sages-femmes est crucial dans toutes les circonstances, mais particulièrement dans les contextes de crise humanitaire. Les conflits, les déplacements liés au climat et la faiblesse chronique des systèmes de santé affectent gravement les femmes et les filles.
Des statistiques alarmantes
Le ministre de la Santé du Burkina Faso et des experts du Tchad et du Mali ont également participé à ce webinaire, où le Dr. Honton a partagé des données préoccupantes:
• Plus de 500 femmes meurent chaque jour dans des contextes délicats en raison de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement.
• Dans cette région, une femme meurt toutes les quatre minutes.
• Un nouveau-né meurt toutes les 17 secondes.
• Une fille sur trois devient mère alors qu’elle est encore enfant.
Le Dr. Honton a insisté sur l’importance d’investir davantage dans les sages-femmes, affirmant que « cela permettrait de prévenir environ deux tiers de ces décès, car les sages-femmes ne se contentent pas de mettre des enfants au monde ; elles sauvent des vies, souvent dans les situations les plus difficiles. »
Une profession menacée
Dans le cadre de sa feuille de route régionale 2025-2029, l’UNFPA a fait de la profession de sage-femme une priorité stratégique pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle. Cependant, ces efforts sont menacés par des coupes budgétaires importantes.
« En 2025, la réduction des financements, y compris l’effondrement du soutien de l’USAID et une baisse générale de l’aide au développement, a conduit à la fermeture de services essentiels, » a expliqué le directeur régional. En République centrafricaine, les salaires des sages-femmes ont été suspendus, mettant en danger les soins de milliers de femmes. Au Tchad, les postes de centaines de sages-femmes et de travailleurs psychiatriques sont maintenant en péril.
Malgré ces défis, l’UNFPA tente de réallouer les fonds disponibles, mais à long terme, cette situation est jugée « non durable. »
Un appel à l’action
Pour le Dr. Honton, « ignorer les sages-femmes, c’est ignorer les femmes. » Il a insisté sur la nécessité de dépasser les discours et de combler les lacunes en matière de soins maternels, de prioriser leur déploiement dans les zones les plus vulnérables, de protéger les sages-femmes en situation de crise et de garantir un financement adéquat et durable.
En conclusion, il a cité le professeur Mahmoud Fethullah, une figure de proue en santé maternelle: « Les femmes ne meurent pas de maladies que nous ne savons pas traiter. Elles meurent parce que nos sociétés n’ont pas encore décidé que leurs vies valent la peine d’être sauvées. »
« Soyons la génération qui prend cette décision fondamentale et qui s’engage à sauver la vie des femmes, » a déclaré le Dr. Honton en clôture de ce webinaire.
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