Journée mondiale de solidarité pour la migraine : une maladie invisible

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Journée mondiale de solidarité pour la migraine : une maladie invisible
Journée mondiale de solidarité pour la migraine : une maladie invisible

Africa-Press – Guinee Equatoriale. La migraine touche environ 10 millions de Français, à des degrés divers, et peut entraîner, dans sa forme la plus sévère des nausées et une baisse de la mobilité. Reconnue comme invalidante par l’OMS, elle reste pourtant sous-estimée par certains médecins.

Sommaire

Une maladie encore peu évoquée

Un mal qui “pourrit la vie”

Une prise en charge insuffisante

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Une maladie encore peu évoquée

“À cause de mes migraines, toute mon énergie passait dans le travail”. Depuis une dizaine d’années, Morgane, 31 ans, souffre de migraine chronique. Les crises migraineuses apparaissent 15 jours par mois pendant au moins trois mois consécutifs. Handicapée dans son travail et dans sa vie privée, Morgane multiplie les hospitalisations. “Mon employeur ne me laissait pas tous les jours de récupération que j’aurais dû avoir”, témoigne la jeune femme. Fatiguée, elle démissionne et se tourne vers un “contrat flexible”, qui lui permet de travailler de chez elle, à son propre rythme et de suivre un traitement de fond.

En France, on estime qu’il y a environ 10 millions de migraineux, à des degrés variables. La migraine est classée par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) parmi les vingt maladies ayant le plus fort impact sociétal.

Une maladie encore peu évoquée

“Seuls 20 % des malades ont un suivi”, regrette le Dr Christian Lucas, chef de service de la Structure Douleur Chronique pour l’antenne Salengro du CHU de Lille. Selon lui, lors de la première consultation, certains professionnels de santé peuvent manquer d’empathie et découragent les patients. “Chez les anciens médecins, il y a un manque dans la formation initiale. Par exemple, dans les questions concernant les antécédents, la migraine est rarement abordée”, ajoute le neurologue.

Le diagnostic peut-être posé par un médecin généraliste. Après quelques examens cliniques, le professionnel de santé interroge sur le nombre et la localisation des migraines. Si un mal de tête provoque des douleurs pulsatives, sur un côté du crâne, dont l’intensité gêne la mobilité et entraine des effets secondaires, le patient est probablement migraineux. Le cumul de deux symptômes préalablement cités doit alerter le patient.

Un mal qui “pourrit la vie”

La migraine est un mal qui “pourrit la vie”, alerte le Dr Lucas. Il existe deux types de migraines : la migraine sans aura, la plus commune qui représente 85 % des cas, et la migraine avec aura. Cette dernière s’accompagne de troubles visuels, tels que l’apparition de taches noires.

Parmi les migraineux, 40 % souffrent de migraines chroniques, à savoir plus de 15 jours par mois, dont 8 jours consécutifs. Certains migraineux chroniques peuvent même souffrir de céphalées jusqu’à 25 jours par mois. Les 60 % restant souffrent de migraines épisodiques, dont le pic d’apparition se situe entre 20 ans et 45 ans.

“On n’a pas choisi d’être migraineux”, indique le Dr Lucas qui rappelle que son origine peut-être génétique. Certaines céphalées trouvent leur origine dans la production de CGRP, une molécule responsable de la douleur. Lors d’une crise, elle est produite en grande qualité par l’organisme du malade.

Une prise en charge insuffisante

Avec le temps, des traitements sont développés pour prévenir et soigner les crises. Ces anti-CGRP sont à prendre une fois par mois et s’injectent sous-cutanée. Dans 23 pays de l’Union Européenne, ce traitement est remboursé si le malade souffre a minima de huit jours de migraine par mois et, en fonction du pays, si deux à trois traitements de fonds ont échoué. Son prix se situe aux alentours de 150 euros. “La France est en retard sur la prise en charge de la migraine”, regrette le Dr Lucas qui précise que ce traitement n’est pas remboursé.

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