
Africa-Press – Guinee Equatoriale. Imaginez: un virus extraterrestre débarque sur Terre et rebat les cartes chez les humains. Certains y gagnent des superpouvoirs, d’autres subissent des mutations génétiques improbables, et l’écrasante majorité trépasse. Ce scénario, issu de l’univers Wild Cards créé par George R.R. Martin, a servi de point de départ à une étude scientifique publiée dans l’American Journal of Physics. Ian Tregillis, qui contribue à la série de livres Wild Cards lorsqu’il ne travaille pas comme physicien au Laboratoire national de Los Alamos aux Etats-Unis, a élaboré une formule pour décrire la dynamique du système viral de l’univers fictif. Le but ? Modéliser mathématiquement la fameuse règle des 90:9:1: 90 % des infectés meurent, 9 % deviennent des « jokers » (mutants physiques) et 1 % des « aces » (super-héros). Des travaux cosignés par George R.R. Martin en personne…
Un modèle où chaque transformation virale est décrite par deux paramètres
L’idée d’explorer scientifiquement le virus fictif est venue d’une série d’articles de blog sur le site Web Wild Cards. « Comme tout physicien, j’ai commencé avec des estimations approximatives, mais j’ai ensuite pété les plombs. J’ai fini par suggérer, à moitié en plaisantant, qu’il serait peut-être plus facile d’écrire un véritable article de physique qu’un autre billet de blog », a déclaré dans un communiqué Ian Tregillis.
Que dit cette fameuse publication dont les postulats s’appuient sur de la pure fiction ? « En laissant de côté la question non résolue de savoir comment un virus peut conférer des capacités défiant les lois de la physique (sage précaution, ndlr), nous nous interrogeons: qu’est-ce qui génère cette règle statistique fixe de 90:9:1 ? », est-il annoncé. Pour expliquer cette distribution mystérieuse, Tregillis imagine un modèle où chaque transformation virale est décrite par deux paramètres: la sévérité (« S ») de la mutation et un angle de mélange (« θ »), reflétant la proportion de « joker » ou « ace ».
Ces données tracent un parcours dans un espace mathématique où règne l’ergodicité. Ce concept, qui pourrait se résumer à « tout finit par arriver si on attend assez longtemps », permet de relier les trajectoires individuelles, qui représentent l’évolution d’un individu infecté par le virus dans l’espace des possibles, aux statistiques globales de l’univers Wild Cards. Oui, c’est moins fluide que l’œuvre de Martin…
Un excellent outil pédagogique
Il n’empêche. En condensant ces idées dans une formulation lagrangienne – un outil clé en physique pour décrire des systèmes dynamiques – ces travaux transforment le chaos apparent de la propagation du virus en un système mathématiquement harmonieux (pour les spécialistes). « Notre objectif est de montrer la flexibilité et l’utilité des concepts physiques en transformant ce problème vague en un système dynamique clair, mettant à disposition une variété d’outils analytiques et mathématiques », conclut l’article. En effet, au-delà de l’exercice théorique, ce modèle constitue un excellent outil pédagogique qui, partant d’un univers fictif, offre aux étudiants l’occasion d’explorer des notions complexes. Si en plus, il leur donne envie de découvrir l’œuvre de George R.R. Martin, l’objectif sera alors pleinement rempli…
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