L’Envuelto, Plat Fang Prisé aux Fêtes Nationales

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L'Envuelto, Plat Fang Prisé aux Fêtes Nationales
L'Envuelto, Plat Fang Prisé aux Fêtes Nationales

Africa-Press – Guinee Equatoriale. Manuela Segorbe, une jeune originaire d’Annobón, participe à une réception organisée dans un restaurant de Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, aux côtés de plusieurs centaines d’invités. Lors du dîner, les convives se dirigent vers une longue table garnie de mets variés, allant des plats traditionnels aux créations culinaires plus modernes. Segorbe se sert une portion d’envuelto de potiron, une autre aux cacahuètes, accompagnées de quelques morceaux de viande et de tranches de manioc.

Cette réception de mariage, unissant une femme bubi et un homme ndowe, met en lumière deux plats très prisés par les invités pour leur présentation unique. Sur de grands plateaux en aluminium, les feuilles de bananier soigneusement pliées attirent l’attention des convives.

Selon plusieurs témoignages recueillis, la popularité de ces plats dans les célébrations nationales repose sur leur richesse nutritionnelle et leur pouvoir de satiété. «Quand tu vas à une fête et que tu trouves un envuelto de potiron, tu ne peux pas trop manger. C’est plutôt un plat pour grignoter. Le problème ici, c’est que les gens remplissent leurs assiettes alors qu’ils ne mangeront pas tout. Ils mangent avec les yeux. En réalité, c’est dans les fêtes qu’on gaspille le plus de nourriture», explique Paca Rope.

«C’est un plat qu’on mange en petites quantités, et vu l’heure des réceptions, c’est important de dîner léger. Même si les plats sont à disposition de tous, il faut se servir selon son appétit», commente Eufrasia, quadragénaire, qui discute avec Rope.

Participer à une réception — mariage, première communion ou baptême — sans trouver un envuelto de cacahuètes ou de potiron devient de plus en plus rare. Longtemps associés au peuple fang, ces plats ont aujourd’hui gagné en popularité et sont intégrés dans les fêtes d’autres groupes ethniques de Guinée équatoriale.

Également connus sous les noms d’anita blanche (envuelto de potiron) et anita noire (envuelto de cacahuètes), ces mets sont transmis de génération en génération. Leur recette, simple, implique une cuisson au feu de bois. La pâte homogène, faite d’ingrédients naturels, est enveloppée dans des feuilles de bananier, leur conférant un goût particulier. Toutefois, l’usage de papier aluminium se répand, notamment en raison de la difficulté à se procurer des feuilles de bananier, ce qui modifie légèrement la recette traditionnelle.

Luna Alene, une jeune femme fang ayant grandi auprès de sa grand-mère à Mitom avant de s’installer à Malabo dans sa trentaine, a souvent vu la préparation de ces envueltos. Elle souligne leur importance dans les mariages, notamment lors de l’ewonga (étape traditionnelle où la famille de l’épouse remet symboliquement des vivres à celle de l’époux). «C’est un échange de biens, de vœux et de bénédictions pour l’avenir.» Les femmes de la famille de l’épouse présentent les envueltos dans des récipients, chantant le célèbre “anita” sans lâcher les contenants jusqu’à ce qu’ils soient pris par l’autre partie. «Le Nnam-nguan est une offrande symbolique d’union et de prospérité», affirme-t-elle.

Malgré un temps de cuisson relativement long — jusqu’à deux heures et demie pour le potiron, une heure pour les cacahuètes — ces plats sont non seulement savoureux, mais incarnent aussi la richesse culturelle de la Guinée équatoriale. Leur préparation et leur adoption lors de festivités de diverses ethnies témoignent de l’inclusion et de la diversité culturelle du pays, tout en valorisant son patrimoine culinaire.

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