Africa-Press – Guinee Equatoriale. Les crocodiles actuels reviennent de très loin, car leur métabolisme lent n’a pas beaucoup changé depuis leurs lointains ancêtres apparus il y a 230 millions d’années, révèle l’étude d’os fossiles effectuée par des chercheurs sud-africains.
Les crocodiliens actuels reviennent de loin, de très loin même. De fait, qu’ils soient crocodiles ou alligators, leur métabolisme lent n’a pas beaucoup changé depuis leurs lointains ancêtres apparus il y a 230 millions d’années. C’est ce que révèle l’étude d’os fossiles publiée par des chercheurs sud-africains de Johannesburg dans la revue Current Biology. Les animaux ayant un métabolisme rapide et capables de produire une température interne constante, dits endothermes, ont des os bien vascularisés. Au contraire, ceux dont la température corporelle dépend de l’extérieur, dits ectothermes, ont des os avec peu ou pas de vaisseaux sanguins visibles.
Un métabolisme qui a résisté aux grandes extinctions
Au cours du Trias, il y a 250 à 200 millions d’années, la famille de reptiles à laquelle appartiennent les crocodiles contemporains, les pseudosuchiens, connaît une grande expansion. Ses membres ont pour la plupart un mode de vie terrestre, deviennent herbivores ou carnivores, se déplacent rapidement et des indices suggèrent qu’ils sont initialement endothermes.
Pourtant, les ancêtres des crocodiles actuels qui apparaissent à cette époque sont des ectothermes, comme le montre l’analyse structurale de leurs os fossiles effectuée par les chercheurs. Celle-ci révèle en effet qu’ils disposaient d’os très peu vascularisés. “Après avoir étudié la structure interne des os de l’animal, nous avons été surpris de constater que les tissus osseux étaient constitués d’un type de tissu osseux appelé os à fibres parallèles. Cela montre que ce crocodylomorphe a grandi à un rythme intermédiaire entre celui de ses ancêtres à croissance rapide et celui des crocodiles vivants à croissance plus lente”, a déclaré le professeur Jennifer Botha, co-auteure de ces travaux à l’université du Witwatersrand.
Une énigme évolutive
Cette découverte pose une énigme car, à la fin du Trias, une extinction massive a notamment éliminé tous les Pseudosuchiens endothermes. Ce bouleversement a laissé le champ libre au développement des dinosaures, dont certains, endothermes, connaîtront un grand développement et survivront jusqu’à nous sous la forme des oiseaux. Pourtant, c’est un scénario inverse qui s’est produit chez les crocodiles. Leur métabolisme lent ne les a pas empêchés de résister à plusieurs extinctions massives, dont celle qui a éradiqué les dinosaures il y a 66 millions d’années. Il reste aux chercheurs à élucider quels avantages sélectifs ont permis leur survie jusqu’à nos jours.
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