Moins de boissons sucrées, moins de caries

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Moins de boissons sucrées, moins de caries
Moins de boissons sucrées, moins de caries

Africa-Press – Guinee Equatoriale. Cette étude, menée par des chercheurs britanniques de l’Université de Cambridge, a évalué l’incidence de la taxe “sodas” introduite au Royaume-Uni, sur l’hygiène bucco-dentaire des petits Anglais.

L’objectif principal était de déterminer si cette mesure fiscale avait contribué à une amélioration de la santé dentaire chez les jeunes. Pour cela, les chercheurs ont analysé le nombre d’extractions dentaires nécessitant une hospitalisation, avant et après l’instauration de la taxe.

Ils ont découvert une baisse significative de 12,1 % des hospitalisations pour extractions de dents cariées chez les enfants de 0 à 18 ans. De manière plus spécifique, une réduction accentuée de 28,6 % a été observée chez les enfants de 0 à 4 ans. Sur la base d’une population de 12.699.899 enfants, âgés de 0 à 18 ans, en Angleterre en 2020, cette réduction équivaut à environ 5638 cas d’hospitalisation évités par an.

La fine couche d’émail des dents de lait

Ces résultats suggèrent que l’instauration de la taxe « sodas » a pu jouer un rôle positif dans la diminution des problèmes dentaires graves chez les enfants, indiquant un lien potentiel entre la consommation de sodas et la santé bucco-dentaire.

L’étude montre que les résultats varient en fonction de l’âge des enfants, avec une baisse accentuée des extractions chez les plus jeunes. Cette différence s’explique en partie par les caractéristiques physiologiques des dents à différents âges.

Les dents de lait, présentes chez les plus jeunes, possèdent une couche d’émail plus fine, comparée aux dents permanentes qui apparaissent généralement après l’âge de 6 ans. Cette moindre épaisseur de l’émail rend les dents de lait plus sensibles aux effets néfastes de la consommation de boissons sucrées, ce qui pourrait expliquer pourquoi la relation entre la consommation de ces breuvages et les caries semble plus forte chez les enfants en bas âge.

Comment les sodas s’attaquent à nos dents ?

Les sodas, tels que le Coca Cola, sont mauvais pour les dents, en raison de deux de leurs composants : l’acide phosphorique et le sucre. L’acide phosphorique, utilisé pour augmenter l’acidité de la boisson, réduire la sensation de soif et agir comme conservateur, donne aux sodas un pH extrêmement acide, généralement compris entre 2,5 et 2,7. Cette acidité est nettement inférieure au pH nécessaire pour dissoudre l’émail (5,5) et la dentine (6,5), les principaux composants minéraux des dents. Une exposition fréquente à cette acidité peut causer l’érosion de l’émail, rendant les dents vulnérables aux attaques bactériennes et aux caries.

Quant au sucre, il n’attaque pas directement les dents, mais contribue indirectement à leur dégradation. Dans un contexte de mauvaise hygiène bucco-dentaire, les bactéries buccales métabolisent le sucre en acide, accélérant ainsi la dissolution des minéraux dentaires et menant potentiellement à la formation de caries.

Toutefois, il est important de noter les limites de cette étude, comme le soulignent les auteurs eux-mêmes. Bien que l’enquête révèle une corrélation entre la mise en place de la taxe « sodas » et la baisse des extractions dentaires chez les enfants, elle repose uniquement sur des observations et ne peut donc pas établir de lien de causalité direct.

La taxation des boissons sucrées se fait selon une autre approche au Mexique

Cette prudence est nécessaire car d’autres facteurs pourraient influencer ces résultats. Par exemple, pendant la période étudiée, le gouvernement britannique a également mis en œuvre d’autres programmes de prévention, tels que l’introduction de logos nutritionnels obligatoires signalant la présence de sucre sur les produits alimentaires emballés, et des campagnes de sensibilisation aux effets néfastes du sucre.

Ces initiatives pourraient également avoir contribué à la réduction des problèmes dentaires graves chez les enfants, indiquant ainsi que la baisse observée pourrait résulter d’une combinaison de facteurs, plutôt que de la taxe “sodas” uniquement.

La première autrice de l’étude britannique, Nina Trivedy Rogers, note aussi que les conclusions de sa recherche sur l’impact de la taxe « sodas » diffèrent considérablement de celles d’une étude mexicaine traitant du même sujet.

Alors que l’enquête britannique a observé une baisse significative des extractions dentaires chez les plus jeunes enfants après l’introduction de la taxe, l’étude mexicaine a constaté une réduction des caries dentaires seulement chez les enfants âgés de plus de 6 ans et les adultes, et non pas chez les tout-petits.

Cette divergence peut être attribuée aux différences structurelles entre les taxes sur les boissons sucrées au Mexique et au Royaume-Uni. Au Mexique, la taxe, basée sur le volume, a été complètement répercutée sur le consommateur, entraînant une hausse des prix de détail : un soda coûte maintenant plus cher au Mexique. Cette approche n’incitait pas les industriels à réduire la teneur en sucre dans leurs produits.

En revanche, la taxe britannique, basée sur la densité de sucre, incitait davantage les fabricants à reformuler leurs produits en diminuant le sucre, ce qui a été effectivement le cas. Ainsi, les enfants britanniques plus âgées consommeraient des sodas moins sucrés que leurs homologues mexicains.

Cette étude vient apporter de nouvelles preuves qu’il faut consommer avec modération sodas et boissons sucrées.

En France, l’étude Esteban (Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition), qui s’intéresse à plusieurs aspects de la santé des Français, montre que la consommation des breuvages sucrés chez les enfants est élevée : plus d’un tiers des petits Français consomment plus d’un demi-verre par jour de boissons sucrées (le seuil recommandé à ne pas dépasser chez les enfants). A ces âges-là, une seule boisson peut être consommée sans modération : l’eau !

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