Africa-Press – Guinee Equatoriale. Certains chercheurs prennent assurément du plaisir à nommer les espèces qu’ils découvrent. Chong Chen, Miwako Tsudan et Yoshiyuki Ishitani, trois scientifiques de l’Agence japonaise pour les sciences et technologies marines et terrestres, font partie de ceux-là. Il faut dire que leur découverte se prêtait à une touche d’originalité: un gastéropode « géant » trouvé dans les profondeurs.
L’espèce en question a été repérée à 5922 mètres sous la mer, sur de la roche volcanique, dans l’océan Pacifique à 500 kilomètres au sud-est de Tokyo. Les analyses génétiques ont révélé qu’il s’agit d’un Patellogastropoda, une sorte de gastéropode. Et sa particularité la plus frappante est de posséder une coquille striée de blanc de 40,5 mm, une taille étonnante pour ce genre de gastéropode à une si forte profondeur.
Une espèce nommée d’après le Moine Géant Wadatsumi
L’organisme, qui ressemble à première vue à un dôme, a donc été baptisé Bathylepeta wadatsumi, d’abord en référence au dieu de la mer de la mythologie japonaise mais aussi en l’honneur du Moine Géant Wadatsumi, un personnage du manga One Piece, sorte de monstre marin démesuré. « Nous profitons également de cette occasion pour saluer Eiichiro Oda (le mangaka, ndlr) pour avoir continué à retracer le voyage épique de One Piece (1997–), qui nous rappelle que les plus grands voyages sont motivés par la liberté, la camaraderie et une soif insatiable de découverte », saluent les scientifiques, cités dans un communiqué.
Ce n’est pas la première fois que des espèces sont nommées en l’honneur de la culture japonaise. Au début de l’année, une équipe de recherche avait annoncé avoir baptisé un poisson trouvé dans les eaux profondes de la mer de Chine d’après San, personnage du film d’animation du studio Ghibli Princesse Mononoké.
Découvrir les espèces dans leur habitat
En découvrant cette espèce dans son milieu naturel, les chercheurs ont remarqué qu’il y avait une trace, une « piste d’alimentation » comme ils l’appellent, sur les sédiments qui recouvraient la roche volcanique où était positionné le gastéropode. Cette espèce semble donc se nourrir des sédiments accumulés sur les substrats rocheux. Elle pourrait donc « jouer un rôle important dans l’utilisation (et l’élimination, ndlr) du carbone sédimentaire déposé sur les substrats durs abyssaux », remarquent les chercheurs dans une étude publiée dans la revue Zoosystematics and Evolution.
L’espèce Bathylepeta wadatsumi a été découverte grâce à un sous-marin de recherche japonais, le DSV Shinkai 6500. Un moyen de découvrir l’organisme sur son substrat volcanique et non pas en le piochant dans un filet. « Les submersibles habités comme le Shinkai 6500 nous permettent d’explorer avec intention et nuance, repérant des formes de vie comme Bathylepeta wadatsumi qui pourraient autrement passer complètement inaperçues », remarque le Dr Chong Chen, co-auteur de l’étude.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press