Africa-Press – Guinee Equatoriale. Un collège d’experts devra décrire d’ici au 31 décembre 2025 les polluants éternels employés ou émis sur la plate-forme de Pierre-Bénite depuis sa création, et donner son avis sur les dates à partir desquelles les entreprises ont eu connaissance de leurs effets potentiellement néfastes sur l’environnement, selon une copie de la décision rendue vendredi par un juge des référés à Lyon.
Une bataille juridique pour la reconnaissance du principe du pollueur-payeur
“Pour la première fois, des entreprises sont nommées et on va chercher leur part de responsabilité dans cette pollution”, a déclaré à l’AFP le président de la Métropole, l’écologiste Bruno Bernard, en se félicitant de cette “décision historique”.
Pour lui, l’expertise devrait confirmer à terme le rôle des deux groupes chimiques et “l’étape suivante sera d’aller les chercher sur le principe du pollueur-payeur”. La métropole leur demandera alors d’indemniser le surcoût lié au traitement de l’eau courante polluée par les PFAS.
Quasi indestructibles, les PFAS, une famille regroupant entre 4000 et 5000 molécules, et même plus si l’on compte les produits de dégradation. Ils s’accumulent avec le temps dans la nature et les organismes, d’où leur surnom de “polluants éternels”. En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité, le développement foetal, interférer avec le fonctionnement de notre système endocrinien et notre système immunitaire et favoriser certains cancers, selon de premières études.
Le français Arkema et le japonais Daikin utilisent depuis des années des PFAS dans leurs usines de Pierre-Bénite, mais la nature et le volume de leurs rejets dans le temps restent mal connus.
“Aucune faute civile” selon les avocats des industriels de la chimie
Lors de l’audience, en mai, leurs avocats avaient demandé le rejet de la demande d’expertise, en arguant n’avoir commis “aucune faute civile”. “Ce sont des produits librement mis sur le marché”, avait notamment plaidé Me Elodie Simon pour Arkema.
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