Satellite Enregistre une Vague Géante de 19,7 Mètres

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Satellite Enregistre une Vague Géante de 19,7 Mètres
Satellite Enregistre une Vague Géante de 19,7 Mètres

Africa-Press – Guinee Equatoriale. Imaginez un mur d’eau aussi haut qu’un immeuble de sept étages: c’est la vision qu’auraient pu avoir des marins le 21 décembre 2024, alors qu’ils naviguaient dans le Pacifique Nord. Ce jour-là, le satellite franco-américain Swot (Surface Water and Ocean Topography), qui cartographie les niveaux d’eau et la topographie des océans avec une précision inédite, a détecté la plus haute vague jamais mesurée dans l’océan, d’une hauteur de 19,7 mètres.

Les vagues océaniques naissent d’un transfert d’énergie entre le vent et la surface de la mer. Quand le vent souffle au-dessus de l’eau, il transmet une partie de son énergie cinétique à la surface. Cela crée d’abord de petites rides, mais si le vent continue, celles-ci grandissent et deviennent de vraies vagues. Plus le vent souffle fort, longtemps, et sur une plus grande distance libre sans être interrompu par des obstacles – comme des îles ou des côtes -, plus les vagues deviennent hautes et puissantes.

« Une énergie phénoménale »

Les vagues les plus extrêmes se forment lors de tempêtes particulières, dont les vents les plus puissants ont la même vitesse de déplacement que les vagues. « Cette synchronisation permet aux vagues de croître en hauteur et en longueur pendant plusieurs heures, concentrant une énergie phénoménale dans une zone de moins de 300 kilomètres de diamètre », indique le CNRS. Ce concentré d’énergie se disperse ensuite sous forme de houle dans tout l’océan.

Mais jusqu’à peu, il n’avait jamais été possible de mesurer directement de telles vagues. Certes, les tempêtes mondiales depuis 1991 sont classées par ordre d’intensité, grâce à des modèles numériques de prévision météorologique, par une équipe menée Fabrice Ardhuin, océanographe à l’université de Bretagne Occidentale à Brest. Ce catalogue indiquait la probabilité qu’une vague record de 23 mètres ait déferlé lors de la tempête Hercules, en Atlantique nord, en janvier 2014. Mais de 1992 à 2024, aucun des 15 satellites altimétriques qui se sont succédé en orbite n’ont pu mesurer des vagues de plus de 18,5 mètres. Cela s’explique par le fait que le faisceau d’observation des satellites ne balaie à chaque passage qu’un fin ruban d’océan, qui ne passe pas forcément au cœur des plus fortes tempêtes.

Améliorer les modèles de prévision météorologique et la connaissance des vagues extrêmes

Mais le 21 décembre 2024, le satellite Swot, après deux ans de fonctionnement, a par chance survolé le cœur de la tempête Eddie au moment où la hauteur des vagues était proche du maximum, selon les prévisions météorologiques. Cette grosse tempête, qui a fait la joie des surfeurs à Hawaï, où se déroulait dans les jours suivant une compétition, qui a pu se tenir pour seulement la 11e fois en 40 ans grâce à une houle de plus de 12 mètres, a aussi causé la mort de trois personnes, fermé des ports et détruit des bateaux de pêche lorsque des vagues de 4 mètres ont atteint les côtes d’Amérique du Sud. Les houles créées par la tempête Eddie ont parcouru plus de 24.000 kilomètres du Pacifique Nord jusqu’à l’Atlantique tropical et ont atteint des longueurs de 400 à 1600 mètres.

Ces observations ouvrent par ailleurs de nouvelles perspectives pour interpréter les signaux sismiques générés par les vagues océaniques, enregistrés depuis plus d’un siècle, avec des périodes pouvant atteindre 26 secondes.

Les observations de Swot serviront à améliorer les modèles de prévision météorologique et la connaissance des vagues extrêmes, des données cruciales pour mieux prévoir les tempêtes marines et définir les constructions en mer et côtières. Toutefois, la hausse des températures océaniques, dans un contexte de dérèglement climatique global, risque d’alimenter des tempêtes plus violentes et de modifier la configuration des vagues, remodelant potentiellement les côtes et menaçant les communautés côtières dans les années à venir.

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