Solitude Augmente Risque de Mort par Cancer de 11%

2
Solitude Augmente Risque de Mort par Cancer de 11%
Solitude Augmente Risque de Mort par Cancer de 11%

Africa-Press – Guinee Equatoriale. Le cancer est une épreuve à laquelle 20 millions de nouveaux malades doivent faire face chaque année. L’annonce du diagnostic, les traitements ou encore la fatigue sont autant de difficultés que les patients doivent affronter. Un parcours compliqué pour lequel il est préférable d’être accompagné, non seulement pour avoir de la compagnie mais aussi pour diminuer le risque de décès. En effet, pour la première fois, une méta-analyse montre que la solitude et l’isolement social augmentent de 11% le risque de décès chez les personnes atteintes de cancer. Les résultats sont publiés dans la revue BMJ Oncology.

En France, 12 % des plus de 15 ans se trouvent en situation d’isolement relationnel objectif, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun ou très peu de contacts physiques avec d’autres personnes, selon la Fondation de France. Le sentiment de solitude, lui, touche 1 personne sur 4, avec un pic notable chez les jeunes actifs âgés de 25 à 39 ans (plus d’1 sur 3 se sent particulièrement seul). Or la recherche a déjà montré que la solitude était liée à de nombreux effets indésirables sur la santé, comme des problèmes cognitifs, des troubles du sommeil, des douleurs et une dysfonction immunitaire. De même, l’isolement social est associé à la malnutrition, à l’inactivité physique, à des taux élevés de protéine C réactive – un marqueur de l’inflammation dans l’organisme -, à une fonction immunitaire affaiblie et à des taux de lipides élevés.

La solitude et ses effets biologiques sur l’organisme

Pour la première fois, une méta-analyse a passé en revue 16 études, comprenant plus de 1,5 million de patients. Ces travaux ont été menés au Canada, en France, en Grande-Bretagne, en Finlande, en Irlande, au Japon et aux Etats-Unis, sur des personnes présentant tous types de cancer et dont l’âge moyen était de 63 ans. Pour mesurer le niveau de solitude et d’isolation sociale de chaque participant, les auteurs ont utilisé deux échelles scientifiques de référence dans le domaine, l’une plutôt destinée aux malades en général et l’autre pensée pour les malades du cancer. De façon générale, la solitude était associée à un risque de décès augmenté de 34%, toutes causes confondues. Pour le cancer en particulier, les malades ont 11% de risque de décès en plus.

Mais comment, concrètement, la solitude peut-elle avoir un effet sur le corps humain? « D’un point de vue biologique, la réponse au stress déclenchée par la solitude peut entraîner un dérèglement immunitaire et une augmentation de l’activité inflammatoire, contribuant ainsi à la progression de la maladie », expliquent les chercheurs de l’Université de Toronto au Canada, qui ont réalisé cette étude. « Par exemple, plusieurs études ont montré que l’isolement social se caractérise par une augmentation des marqueurs inflammatoires, tels que la protéine C réactive et l’interleukine-6 qui sont associées au risque et à la progression du cancer. »

De plus, une analyse récente menée auprès de 42.062 participants a identifié plusieurs protéines dans le plasma faisant le lien entre la solitude et l’inflammation, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et la mortalité. Ces résultats soulignent l’influence potentielle des relations sociales sur la santé par le biais de mécanismes biologiques sous-jacents.

Un fardeau psychosocial

D’un point de vue psychosocial, le fardeau des malades du cancer inclut souvent des formes d’isolement provenant directement de la maladie et de l’expérience des traitements. « Cela inclut l’inaptitude des proches à comprendre les peurs associées au cancer, les stigmates associés aux effets visibles du cancer (comme la perte de cheveux, la perte de mobilité) et l’anxiété qu’ont les survivants d’une maladie », précise l’équipe de recherche. Les changements physiques liés aux traitements, comme la fatigue ou des problèmes cognitifs, peuvent limiter les interactions sociales. La médicalisation prolongée peut aussi éroder leur identité propre et le sentiment de connexion à un cercle social. « D’un point de vue pratique, les malades manquent aussi de moyens pour poursuivre leur vie sociale, comme pouvoir se rendre à un événement ou gérer leurs symptômes. »

De façon générale, la solitude est un facteur de risque établi de troubles psychiatriques, comme la dépression, l’anxiété et la psychose, ce qui peut contribuer à l’accroissement de risque de décès des malades du cancer. Au moins 30 à 35% des patients atteints de cancer souffrent de troubles psychiatriques. Ajouté à cela, 15 à 20% des patients souffrent de troubles liés à leur diagnostic de cancer, comme la démoralisation et l’angoisse existentielle.

Cette méta-analyse comporte toutefois des limites, préviennent les auteurs. Toutes les études incluses étaient de nature observationnelle, qui consistent à observer des phénomènes sans intervenir directement. Les résultats ne permettent pas d’établir une causalité certaine. Mais dans tous les cas, ces travaux nous invitent à prendre des nouvelles et rester en contact avec les personnes malades de notre entourage. Pour, a minima, leur apporter du soutien au quotidien. Et peut-être même faire baisser leur risque de décès.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here