Un livre coécrit par l’algorithme d’intelligence artificielle GPT et des experts en finance

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Un livre coécrit par l’algorithme d’intelligence artificielle GPT et des experts en finance
Un livre coécrit par l’algorithme d’intelligence artificielle GPT et des experts en finance

Africa-Press – Guinee Equatoriale. Courant mars 2023, un “Hack Day” s’est tenu chez l’éditeur germano-britannique Springer Nature. Par ce terme typique de la culture informatique, comprenez : une journée d’expérimentation de technologie d’intelligence artificielle (IA) générative. Il en est sorti un ouvrage universitaire en finance et audit et en langue allemande. Intitulé Einsatzmöglichkeiten von GPT in Finance, Compliance und Audit (en français “Utilisations possibles de GPT en finance, conformité et audit”), il a été mis en vente courant octobre à 49,29 euros en version papier et à 40 euros en numérique.

Un livre sur les batteries lithium-ion

En 2019, l’éditeur avait déjà publié un livre sur les batteries lithium-ion écrit par un programme informatique appelé Beta Writer. Mais il ne s’agissait “que” de résumés de 150 articles issus des bases de données de Springer Nature sur le sujet. Pour l’ouvrage en finance, c’est GPT 3.5 d’OpenAI qui a servi, avec toute la mécanique des “prompts” écrits en langage naturel par des humains, permettant d’obtenir des réponses de la machine.

L’intervention humaine a été loin d’être négligeable. Pour tout dire, l’algorithme n’a été utilisé que lors de ce fameux “Hack Day” par une équipe d’auteurs et d’éditeurs. “L’expérience a nécessité une préparation minutieuse, indiquent à Sciences et Avenir les porte-parole de Springer Nature. Outre le sujet du livre, nous en avons déterminé à l’avance le titre, le sous-titre et la table des matières. L’objectif du Hack Day étant d’obtenir une première version du manuscrit.”

180 pages au bout de deux heures

Trois auteurs, cadres en entreprise et cabinet de conseil experts du sujet, et des spécialistes de l’IA, ont travaillé par génération de sous-chapitres. Ils envoyaient un premier prompt à la machine, recevaient un texte en retour et une deuxième équipe, composée d’éditeurs et de rédacteurs, prenait le relais. Mais plutôt que d’intervenir sur le texte généré, ils reprenaient le prompt initial pour le rectifier et le renvoyer à GPT, dans l’espoir d’obtenir une meilleure version du sous-chapitre.”Nous appelions ce processus le “ping-pong de prompt”. Au bout de deux heures, la première version du premier chapitre a été jugée satisfaisante et pour la suite du livre, nous avons été capables d’aller plus vite. À la fin de la journée, nous avions 180 pages.” A partir de là, le travail a pris un tour plus classique d’écriture, réécriture, révisions et d’attributions des sources.

GPT 3.5 a été mis à contribution tel quel, sans entraînement particulier sur la matière du livre, tant le modèle a assimilé de données lors de son apprentissage initial. C’est le découpage défini en amont ainsi que des prompts très détaillés qui ont permis d’obtenir un contenu structuré et pertinent.

Il reste que l’opération a permis de réduire considérablement le temps de réalisation. Le livre a été terminé et prêt à publier en cinq mois, soit moitié moins de temps qu’avec un mode de travail classique. Surtout, il a permis à Springer Nature d’avoir un livre signé des experts voulus mais qui n’auraient pas eu le temps de s’atteler au projet s’il leur avait fallu l’écrire dans des conditions standard. Du point de vue de l’éditeur, l’intérêt de ces outils ne fait donc aucun doute. La preuve : dix jours avant l’annonce de la publication de l’ouvrage, il communiquait sur la mise à disposition pour les auteurs d’un “assistant de rédaction scientifique” basé sur l’intelligence artificielle, Curie, entraîné sur plus d’un million d’articles scientifiques.

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